Le Pipe-Club de Paris, dont le logo avait été dessiné par Jacques Faizant, va bientôt fêter ses 50 ans. Une histoire avec des hauts et des bas. «Pas facile de motiver les fumeurs parisiens», explique Jean-Michel Champagnat, l'actuel président. Tous les pipe-clubs français connaissent actuellement une certaine désaffection, non par manque de fumeurs de pipe (on voit la fréquentation croissante des soirées à la Pipe du Nord), mais sans doute par manque de motivation à l'idée de participer à un concours et, peut-être, par manque de communication de la part des associations.
Les membres actifs du club parisien ont trouvé leur point de ralliement: une salle privatisée à l'étage d'une brasserie voisine du square des Batignolles*. «C'est formidable, ils sont très accueillants et on y mange bien» , se réjouit Jean-Michel.
UN CONCOURS DE LENTEUR
A l'issue du repas simple et convivial en cette soirée de fin mai, c'est Vincent Leyd, le secrétaire du club, qui sort de sa valise de quoi organiser un mini-concours: un gros chronomètre bien visible, un sachet de trois grammes de tabac distribué à chaque participant et deux allumettes réglementaires par personne.
Chacun est venu avec une pipe suffisamment grande pour y bourrer le tabac (en l'occurrence The Master's Blend du danois Larsen) et un tasse-braises. Le serveur débarrasse la table, les sept participants tentent de se concentrer, même si les plaisanteries fusent encore.
Vincent donne le top départ pour le bourrage de la pipe: cinq minutes, pas une seconde de plus. Il faut que le tabac soit bien tassé, mais qu'il laisse tout de même la bouffarde respirer. Puis, une minute pour l'allumage. Il convient de faire vite, sans toutefois se stresser: la première allumette embrase les brins, on tasse un peu, et on confirme la mise à feu avec la seconde allumette. Ensuite, advienne que pourra...
Le Pipe-Club de Paris réuni pour un repas et un concours de lenteur |
Vincent donne le top départ pour le bourrage de la pipe: cinq minutes, pas une seconde de plus. Il faut que le tabac soit bien tassé, mais qu'il laisse tout de même la bouffarde respirer. Puis, une minute pour l'allumage. Il convient de faire vite, sans toutefois se stresser: la première allumette embrase les brins, on tasse un peu, et on confirme la mise à feu avec la seconde allumette. Ensuite, advienne que pourra...
Le chrono est lancé. Il s'agit désormais de maintenir sa pipe allumée le plus longtemps possible. Les concurrents ont le droit de tasser, mais aucun rallumage n'est bien sûr autorisé. Certains font silence, d'autres continuent à échanger, mais tout le monde garde le sourire. Les plus téméraires, ce soir-là, tiennent un peu plus de 50 minutes.
En réalité, il n'y a pas d'enjeu. Dans la plupart des concours ou championnats de fumeurs de pipe, dont les règles sont les mêmes au niveau international, il y a des lots à la clé. Ici, la seule récompense, c'est le bon moment passé à échanger, s'envoyer des piques entre habitués, parler de tabac, de bruyère ou du temps qui tourne à l'orage, et faire connaissance avec les nouveaux venus ou les visiteurs occasionnels.
Justement, le Pipe-Club de Paris espère un nouveau souffle, accueillir de nouveaux membres, recevoir des invités et compter davantage de participants aux concours. Si le cœur vous en dit, vous êtes les bienvenus.
Contact du Pipe-Club de Paris: champajm@orange.fr
* L'Embuscade, 146 rue Cardinet, 70017 PARIS
Contact du Pipe-Club de Paris: champajm@orange.fr
* L'Embuscade, 146 rue Cardinet, 70017 PARIS
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8 commentaires :
Je viendrais volontiers quand je suis à Paris, mais je ne suis pas sûr de briller dans un concours. Quand je fume chez moi, je rallume souvent.
J'ai beaucoup d'amis fumeurs de pipe que je retrouve à une occasion ou une autre, et aucun n'aime les concours. Ils sont pourtant passionnés, mais non, l'idée de tenter l'exercice ne leur dit rien, voire les barbe franchement. Il est vrai que le monde des concours et championnats est un peu à part. Certains compétiteurs, d'ailleurs, ne fument que pour l'occasion. Ca m'a toujours surpris, mais c'est ainsi.
Pourtant, je me sens appartenir à ces deux mondes: celui des amoureux de la bouffarde et du pétun, et celui des compétitions. Certes, je n'y participe que rarement et n'y vais pas pour gagner, mais j'apprécie l'ambiance de ces salles enfumées et la certaine tension qui règne parmi les concurrents qui, même s'ils sont là pour jouer, essaient tout de même de ne pas flancher trop vite.
Les concours de lenteur sont aussi une bonne école pour apprendre à bien bourrer sa pipe, tasser son tabac, à fumer doucement, à maîtriser ses gestes.
Les confréries de fumeurs de pipes c'est surtout un Lieu de compagnonnage. De passionnés de la bouffarde. Pour les concours c'est souvent l'occasion de rétrouver des amis. Et comme l'explique Nicolas, il ne faut pas être un fumeur chevronné pour s'inscrire à un concours. Avec le concours c'est aussi la possibilité pour le fumeur de pipe d'échanger les trucs et ficelles de la bouffarde et les recettes de ses tabacs préfèrés, sans oublier un bonne bière partagée entre amis. Heureux de savoir que Paris a à nouveau une confrérie.
Jack
Bien d'acccord avec vous Jack. Pour avoir participé à des concours, je peux dire que c'est très convivial. A part quelques chevronnés qui lorgnent sur la table des prix, la majorité est là pour s'amuser.
Les rendez-vous du pipe Club de Paris sont surtout le plaisir de se retrouver entre amis autour d'un diner et d'une bonne pipe. Il n'y a pas de concours à chaque réunion.
En effet, il y a trois manches par an. Merci de cette précision.
Bonjour,
Quelqu'un sait si ce club existe toujours?
Je cherche à les contacter.
Merci à tous
Bonjour,
Non, ses activités n'ont pas repris après le COVID.
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