Voici une dégustation du tabac Hamborger Veermaster, un virginie flake élaboré en Allemagne par Dan Tobacco. Cet essai a été réalisé en deux temps: avec le tabac cru, puis avec le cuit. Car les fumeurs de pipe ne manquent pas d'imagination ni de curiosité. Pour adoucir certains de leurs mélanges, ils les passent au four... Attention, pas n'importe quel tabac et pas à n'importe quelle température !
Faire cuire, on le sait, c'est modifier la chimie, et donc la saveur. Cette technique que nous pouvons utiliser pour les tabacs à pipe (à l'exclusion des aromatiques), c'est la même qui est pratiquée depuis des siècles pour d'autres produits. Par exemple, pour certains vins doux naturels du Roussillon ou de la Côte d'Azur. Il sont exposés à la chaleur du soleil pendant trois mois afin d'obtenir leur maturation.
Des vins du Roussillon, exposés en bonbonne en plein soleil |
La cuisson du tabac dans le but de l'améliorer a ses adeptes, mais elle ne fait cependant pas l'unanimité. S'agissant de notre tabac Hamborger Veermaster — qui porte le nom d'un chant de marin allemand —, sa cuisson s'est faite dans une boîte jamais ouverte, disposée non pas au soleil mais dans un four à chaleur tournante (qui répartit donc régulièrement la chaleur) à 80°c pendant quatre heures. À ce propos, il faut impérativement éviter d'aller au delà de cette température, car il existe alors un réel risque d'explosion de la boîte !
À l'ouverture on constate que, contrairement à toute attente, le tabac cuit (à droite sur la photo ci-dessous) est légèrement plus clair que le cru.
Il est temps maintenant de passer aux impressions olfactives, puis à l'allumage et à la dégustation du Hamborger Veermaster, en comparant les deux versions: le tabac cru puis le tabac cuit au four. Jean-Pierre, Sténopé, Scytale et moi-même allons vous livrer nos impressions, sans nous être concertés afin de ne pas nous influencer mutuellement.
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VUES
6 commentaires :
Merci, j'ai tout lu avec attention et j'en conclue que cuit ou cru, ce tabac n'est pas fameux. J'éviterai donc de l'acheter.
Je ne l'ai pas goûté personnellement, mais on m'a dit que le Sailor's Flake de Torben Dansk était meilleur, dans le genre.
comme quoi la cuisson n'arrange pas tout
La cuisson n'arrange pas tout en effet. Elle n'agit en fait que sur le vieillissement des Virginias. Pour avoir fait de nombreux tests sur des tabacs Dunhill (réalisés par Orlik, dont je n'aime pas l'américanisation du goût par rapport aux recettes Murray). Elle n'a que peu d'effet sur le latakia, mais élimine le côté piquant du Périque, notamment concernant le Nightcap. Par contre, il faut veiller aux températures et temps de cuisson qui diffèrent selon la composition des tabacs et ne jamais dépasser 93°C pour éviter la fondue aromatique. Plutôt que la cuisson en boîte, l'utilisation de terrines à foie gras en porcelaine lutées (comme pour les pâtés) par de la pâte donne de meilleurs résultats. A vos fourneaux.
Merci pour ton retour d'expérience.
À ce sujet, voici ce que disait le blender américain G.L. Pease (rapporté dans "A pipeman's book", compilation faite par Charles Mundungus).
"Oui, la chaleur va accélérer le vieillissement, mais le vieillissement et l'assombrissement se produiront malgré cela - il prendront plus de temps. La chaleur modifie également le caractère d'un tabac. Ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose. - GL Pease, 21-08-2001
Le chauffage du tabac peut être bénéfique, s'il est fait par le fabricant. Cuisson, cuisson à la vapeur peuvent changer le tabac d'une manière qui peut être bénéfique, mais cela doit être fait dans des conditions contrôlées, et le blender doit prendre spécialement en compte la feuille passée à la cuisson.
- GL Pease, 19-08-2002
Il faudrait faire un test avec un bon tabac.
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