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Le Baron est un tabac pour pipe remarquable et méconnu. Mais il y a un problème de taille...
C'est un vrai jeu de piste : quand on cherche d'où vient ce mélange pour pipe, on remonte... au pays des Iroquois. Il a en effet été conçu par un peuple autochtone vivant au Canada, aux abords du Lac Ontario, au sein de la société Grand River Enterprises, détenue précisément par des membres de la tribu des Mohawks.
Cette société aux multiples activités continue, en collaboration avec des planteurs, à cultiver du tabac à fumer — plante essentielle dans l'histoire et la culture de ce peuple adepte du calumet.
Cependant, la fabrication de ce mélange Le Baron avait été confiée à la filiale allemande de Grand River Enterprises, créée en 2004. La vocation initiale de l'usine installée à Rietz, à une heure à l'ouest de Berlin, était de fabriquer du tabac pour les militaires allemands. D'où la référence, sur la pochette du tabac pour pipe, au Baron rouge, une légende de l'aviation allemande pendant la Première Guerre mondiale.
Commercialisé en Espagne, Le Baron y était vendu pour une bouchée de pain dans un énorme sachet de 150gr.
Le Baron Original Blend se composait de burley, de virginie et d'oriental. Il s'agisait d'un assortiment de brins de coupe moyenne à large, relativement secs. À l'ouverture du sachet, on percevait un infime arôme ajouté, peut-être, mais qui n'avait aucun impact sur la dégustation.
Les premières bouffées donnaient le la: on avait affaire à un tabac rappelant les mélanges français de type Caporal Export, ou italiens comme le Forte, ou bien encore le Landtabak autrichien : goûteux, régulier, au goût de noix grillé. Apparaissait en effet une légère impression de torréfaction, ce qui laissait à penser que, possiblement, il contenait une portion de brins grillés.
Il convenait de le fumer doucement, afin que les arômes naturels puissent pleinement s'exprimer — ce qui ne posait aucun problème pratique dans la mesure où la combustion se faisait très facilement. Le Baron conservait alors jusqu'à la fin son caractère puissant et richement gustatif. Un régal pour les amateurs de tabacs bruns, francs, mais pas rustiques pour autant.
Notez qu'une version présentée en blague de 30gr et nommée Le Baron Gusto Classico a existé précédemment sur le marché transalpin. Avec certitude, ce mélange destiné à l'Italie était totalement dépourvu d'additifs et légèrement plus corsé. Encore meilleur à mon goût.
Malheureusement, vous l'avez constaté, cette chronique est rédigée au passé. En effet, début avril dernier, l'entreprise Grand River Enterprises Deutchland a malheureusement été mise en liquidation; il s'avère que la société était en déficit depuis plusieurs années. Elle fabriquait des cigarettes, des tabacs à rouler et donc ce tabac pour pipe.
Un autre fabricant de tabac allemand pourrait-il le reprendre et donner à ce Baron le statut qu'il mérite ? On peut toujours rêver. Je crains que ce ne soit une histoire sans lendemain : nous venions juste de faire connaissance.
7 commentaires :
Merci à Nicolas pour l'info.
Effectivement ce tabac je l'ai croisé dans les civettes en Espagne et je ne l'ai pas fumé car je ne suis pas un adepte des tabacs bruns.
Suite à vos résumés de dégustations vous trouvez la version italienne en blague de 30GR meilleure car elle n'a pas d'additifs.
Ce que je crains, c'est que nous allions lentement mais sûrement vers une société sans tabac et le mouvement s'accèlere partout en Europe.
Hausses de prix, extension de l'interdiction à de nouveaux lieux etc...
Nous sommes dans une période qui me fait penser à la Prohibition des annés 20 du siècle passé aux US.
Ils nous infantilisent avec le prétexte de s'occuper de notre santé, car nous sommes des fumeurs immatures selon eux.
Pourtant aux niveau des politiques qui pondent ces lois et qui mènent à leur perte des entreprises du secteur du tabac, ils ne sont pas conscients de la destruction d'emplois et du savoir faire ancien.
S'ils veulent que l'on arrête de fumer très bien mais que nos politiques arrêtent eux aussi la schnouf.
Alain du 66.
Bonne semaine à tous.
Bonjour Alain. Les petits et moyens fabricants ne peuvent pas tenir face au poids des normes et contraintes imposées dans la plupart des pays (voir la situation pour le semois). De plus, le prix du tabac lui-même est peu élevé, les marges des fabricants faibles. Il faut donc produire en masse pour pouvoir, éventuellement, tirer son épingle du jeu.
Je ne connaissais pas ce tabac. Heureusement car comme Nicolas je serais déçu de sa disparition.
Quel dommage ces tabacs qui disparaissent. Nos gouvernants font tout pour éliminer le tabac sans distinction alors qu'on devrait prendre en compte le côté art de vivre de la pipe. Mais il est vrai que l'alcool qui s'affiche partout avec une pauvre mention sanitaire n'est pas dangereux, lui...
Taper sur le tabac, c’est facile. Réduire la dette, c’est plus dur. Écran de fumée ?
C'est la seule chose qu'ils savent faire...
Taper sur le tabac alors que des enfants meurent de cancers horribles sans savoir ce que c'est le tabac ou l'alcool.
Nous sommes dans une période où ils veulent nous faire plier dans tout l'Occident Chrétien avec leurs aberrations Wokistes et Diaboliques.
Moi je ne me reproche rien à l'aube de mes 41 ans, je sais quel bulletin il faut mettre dans l'urne lors d'élections.
Je ne souhaite pas pousser à la consommation de tabac ou de bon pinard, mais à un moment donné ça suffit d'être pourchassés.
Marre de toute cette cancel culture et de toute cette bien pensance imposée de force.
Je vous dis mes chers amis, allez dans la paix du Christ et faites fumer généreusement vos nobles bruyères.
Alain du 66 qui vous souhaite une bonne semaine.
Je crois qu’il ne faut pas tout mélanger. wokisme cancel culture,.., des mots fourre tout. C’est du trumpisme pur, qui pour le coup empêche de penser par soi.
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