Paru dans Sud-Presse du 27 avril 2009, voici un entretien avec Séverine Laurent. Championne de Belgique des fumeuses de pipe pour la deuxième fois, e lle a tenu 57 minutes et 4 secondes lors du dernier championnat qui se déroulait à Bauffe. Âgée de 36 ans, elle est employée administrative dans une banque.
-Votre papa est aussi un fumeur de pipe...
Il est le président de la « Confrérie des Vieux Fourneaux de Herchies ». Avec le temps, je me suis de plus en plus impliquée dans le club.
-Quand avez-vous commencé à fumer la pipe?
Il y a un peu plus de deux ans que j’ai commencé.
-Fumez-vous autre chose que la pipe?
Occasionnellement, je fume une cigarette mais c’est rare.
-Qu’est-ce qui vous plaît dans ce genre de compétition?
C’est l’ambiance. Je prends beaucoup de plaisir à participer à ce genre de concours. C’est toujours amical et assez festif. Il n’y a plus de problèmes de langue. On dépasse les frontières linguistiques. Il m’arrive de faire des déplacements en France, aux Pays-Bas, en Allemagne et bien sûr en Belgique.
-C’est votre premier titre de championne?
Non, j’ai déjà remporté le titre l’an dernier.
-Qu’en dit votre entourage?
Quand je dis que je suis championne de Belgique de pipe, cela étonne toujours, mais je m’y fais et il m’arrive de jouer sur les mots.
-Et votre compagnon? (photo ci-dessus)
Comme je dis toujours: « je suis championne de Belgique de pipe et mon compagnon en est très heureux. Mais, lui, il devra encore travailler son endurance... (Rires).
-Vous ne manquez pas d’humour... Mais pensez-vous à votre santé?
La pipe est moins dangereuse pour la santé. En effet, on n’avale pas la fumée. C’est plus sain.
-Les femmes ont-elles une autre sensibilité?
Sûrement. Les femmes préfèrent souvent des tabacs plus aromatisés. Il y a dans les concours entre 10 et 15 % de dames. Tout doucement, les femmes commencent à s’affirmer.
-Existe-t-il des pipes spéciales pour ces dames?
Non, pas à ma connaissance. Nous devons nous contenter du matériel de ces messieurs. Personnellement, je préfère les pipes en bois ou en pierre, je n’ai jamais essayé l’écume.
“ Je suis championne de Belgique de pipe et mon compagnon en est très heureux”, confie la championne Séverine Laurent. M.A.
CINQ MINUTES POUR ETRE PRÊT
Le principe est simple, mais l’art est difficile. En effet, si le but du concours consiste à tenir le plus longtemps avec une certaine quantité de tabac, ce n’est cependant pas si évident.
Lors du concours, tous les concurrents reçoivent un matériel identique. Le petit paquet qui leur est fourni contient une pipe, 3 grammes de tabac, un bourroir et deux allumettes.
Les concurrents ont cinq minutes pour préparer leur tabac, bien bourrer leur pipe. Et là, tout est dans la technique! Ils ont ensuite une minute pour allumer leur pipe et tenir le plus longtemps possible. Si certains tiennent quelques secondes, d’autres tiennent beaucoup plus longtemps. Cette année, le champion de Belgique Michel Bombeke (de Puurs près d’Anvers) a tenu 1h 41 minutes et 45 secondes.
Mais ces messieurs ne sont plus les seuls à fumer la pipe. Ces dames sont aussi de ferventes pratiquantes de cet art et il y a donc un titre de championne de Belgique de la Pipe.
Lors de ces compétitions, il y a une convivialité et une amitié vraies. Chaque concours devient donc l’occasion de retrouver des amis qui, en plus partagent, la même passion.
Que demander de plus?
(Sud-Presse)