C'est de nos jours l'usine Chapuis-Comoy (Chacom) à Saint-Claude qui fabrique les pipes Ropp. Après être née en 1869 à Bussang dans les Vosges, la société créée par Eugène-Léon Ropp avait déplacé son atelier de fabrication en 1893 à Baume-les-Dames dans le Doubs — la sauvegarde de l'ancienne usine est d'ailleurs l'objectif de passionnés regroupés au sein de l'ASPI. À l'origine en bois de merisier, les pipes Ropp furent aussi réalisées en bruyère. Mais en 1991, les ateliers Ropp du Doubs cessèrent leur activité, la marque étant alors reprise par le groupe Cuty Fort, puis directement par la maison Chapuis-Comoy à Saint-Claude (Jura).
Cette pipe, fabriquée à partir d'une très vieille tête (estampillée sous la tige Vintage Briar, made in France), bien sèche, est équipée d'un tuyau en corne, comme cela se faisait couramment autrefois.
Souvent de petite taille, les Ropp voient parfois plus grand. C'est le cas de cette bouffarde de forme en même temps classique et atypique : pas tout à fait billiard, pas tout à fait chimney, son fourneau est assez profond, mais sans excès : 4,5cm.

Le sablage d'une esthétique et d'une régularité remarquables a été réalisé par le patron de Chapuis-Comoy, Antoine Grenard lui-même. Le tuyau, aux teintes variées beige, marron et noire, s'accorde parfaitement avec la tête sombre. Les finitions sont soignées : ajustage du tuyau parfait, montage avec floc nylon, marquage bien centré et clair... tout est optimal.
Quant aux qualités pour le fumeur, cette Ropp est top ! Sans doute l'âge de la bruyère a-t-elle une influence positive : bien sèche, elle adoucit tous les tabacs — ou presque —, et s'accorde particulièrement avec les bruns, comme par exemple ceux de la gamme Caporal.
Seuls bémols, inhérents à la matière et à la forme : le tuyau en corne marque assez vite la trace des dents et la combustion jusqu'aux derniers brins du fond est rendue délicate par la relative profondeur du fourneau.
1 commentaire :
Exceptionnelle !
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