Fabriqué autrefois pas l'entreprise néerlandaise Niemeyer (à qui l'on devait notamment le Clan, le Schippers et le Flying Dutchman), le Voortrekker est de nos jours élaboré au Danemark par Scandinavian Tobacco Group (STG).
C'est un tabac à la recette hollandaise traditionnelle, un type de mélange naturel appelé baai tabak, nom qui fait référence à la baie de Chesapeake, dans l'Est des États-Unis. Dans cet estuaire où se jette notamment le Potomac, les marins néerlandais venaient charger des cargaisons de tabac cultivé dès le 17° siècle dans les deux États que longe la baie: la Virginie et le Maryland.
Très facile à bourrer dans la pipe (on peut tout simplement prélever un morceau de cette plaquette et l'installer dans le fourneau, en twistant légèrement), ce tabac se consume presque tout seul: quelques petites aspirations par minute suffisent à entretenir le feu.
Cependant, malgré le confort indéniable qu'offre une combustion facile, il ne se dégage pas de ce mélange une grande saveur. À l'inverse du Schippers, comparable sur le papier mais bien plus odorant dans les faits, le Voortrekker reste fade, transparent, neutre. Où sont le goût profond ou citronné du virginia et la saveur de noix du burley ? Évaporés.
Fumé quatre, cinq fois, dans des pipes de formes et de matières différentes, le Voortrekker ne m'a rien laissé. Pour être certain de ne pas être atteint d'agueusie, j'ai alterné avec d'autres tabacs, dont j'ai alors bien perçu les saveurs respectives.
Ce mélange néerlando-danois est comme un roman dans on aura tourné les pages mécaniquement et dont la substance est si faible qu'on oublie même qu'on l'a eu sous les yeux.
Nicolas
5 commentaires :
Merci Nicolas pour cet avis! Même si je n'aurai pas la curiosité d'en fumer, il est utile d'en savoir l'existence!
Merci pour cette chronique. En effet, c’est un mélange pour rien.
L'emballage était pourtant évocateur... dommage !
Merci Nicolas de jouer les cobayes pour nous !
Merci beaucoup pour cette analyse riche en détails ...comme d'habitude ...au plaisir de continuer a lire régulièrement cette chronique
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