Seuls trois fabricants exercent de nos jours dans les Ardennes belges: Vincent Manil, Jean-Paul Couvert et Xavier Martin. Chacun fabrique une petite gamme de tabacs pour pipe qui sont des variétés de tabac burley ou kentucky. Les brins obtenus sont torréfiées, c'est-à-dire grillés au four. Ils sont donc à ranger dans la catégorie des tabacs bruns.
À l'ouverture du paquet de Langue de Chien, c'est incroyable à quel point l'odeur dégagée évoque l'écurie. Oui, j'ose le dire: le crottin de cheval à plein nez. Ne pensez pas qu'il s'agisse là d'une remarque désobligeante. Sans être hippolâtre (pardon pour le néologisme), j'apprécie les odeurs d'écurie. De tous les semois que je connaisse, c'est celui qui dégage le parfum de ce genre le plus intense. Cette Langue de Chien est plus équine que canine.
De tous les semois que je connaisse, c'est aussi un de ceux qui ont la coupe la plus large. Les brins mesurent près de 3 mm. Ce type de scaferlati trouve mieux sa place dans une grosse pipe, au fourneau généreux.
L'allumage n'est pas facile: il faut s'y reprendre deux ou trois fois. Puis bien tasser, et encore rallumer. Une fois la combustion bien partie, les narines et les papilles sont à l'affût. Et elles restent sur leur faim: à aucun moment, je n'ai perçu le goût agréable de beaucoup de semois. Pas de rondeur, pas de douceur, pas de saveur caractéristique d'un tabac torréfié. Et cette déception s'est confirmée tout au long de la dégustation et à plusieurs reprises, dans des pipes différentes. Il ne dégage pas ce petit goût subtil et délicieux de noisettes grillées qu'exhalent bon nombre de semois, y compris les autres faits par Martin.
Mon ami Sténopé est, tout comme moi, un amateur de tabacs bruns. Je lui ai proposé de goûter cette Langue de Chien. Voici son verdict: "La combustion est bonne mais la grosse coupe demande d'insister à l'allumage. Je l'ai fumé dans trois pipes en bruyère. À chaque pipe, j'ai ressenti la même âcreté minérale, une saveur sèche sans rondeur".
Quant à Salabreuil, autre camarade fumeur de pipe, il n'est pas plus tendre: "Je dois avouer que j'ai du mal. Autant j'aime énormément les deux autres Martin [le Vieux Bohan et le semois Lux n°3, ndlr] , autant celui-là est trop râpeux pour moi. Trop fort".
Nous ne nous étions pas concertés et sommes arrivés à la même conclusion: ce tabac est rude, sans subtilité.
Les brins larges du semois Langue de Chien |
L'allumage n'est pas facile: il faut s'y reprendre deux ou trois fois. Puis bien tasser, et encore rallumer. Une fois la combustion bien partie, les narines et les papilles sont à l'affût. Et elles restent sur leur faim: à aucun moment, je n'ai perçu le goût agréable de beaucoup de semois. Pas de rondeur, pas de douceur, pas de saveur caractéristique d'un tabac torréfié. Et cette déception s'est confirmée tout au long de la dégustation et à plusieurs reprises, dans des pipes différentes. Il ne dégage pas ce petit goût subtil et délicieux de noisettes grillées qu'exhalent bon nombre de semois, y compris les autres faits par Martin.
Mon ami Sténopé est, tout comme moi, un amateur de tabacs bruns. Je lui ai proposé de goûter cette Langue de Chien. Voici son verdict: "La combustion est bonne mais la grosse coupe demande d'insister à l'allumage. Je l'ai fumé dans trois pipes en bruyère. À chaque pipe, j'ai ressenti la même âcreté minérale, une saveur sèche sans rondeur".
Quant à Salabreuil, autre camarade fumeur de pipe, il n'est pas plus tendre: "Je dois avouer que j'ai du mal. Autant j'aime énormément les deux autres Martin [le Vieux Bohan et le semois Lux n°3, ndlr] , autant celui-là est trop râpeux pour moi. Trop fort".
Nous ne nous étions pas concertés et sommes arrivés à la même conclusion: ce tabac est rude, sans subtilité.
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7 commentaires :
Merci pour ces articles bien tournés. Pour l'instant, je suis d'accord. Le Bohan est bon, le langue de chien infumable pour moi.
Tout à fait d'accord avec ton commentaire Nicolas, rien à rajouter.
Moi j"aime bien. A savoir qu'à une autre époque d'après ce que je crois c'était une appellation qui devait se mériter. Un clin d’ œil au passé. Mais c'est vrais que c'est sans doute l'un, voir le plus costaud. A moins que ce soit le dix cors...
Merci Nicolas pour ton article. C’est un semois pas ordinaire. Le langue de chien n’est pas à conseiller à un débutant ou simplement faire découvrir à un fumeur , pour la première fois, les excellents tabacs de la Semois.
Personnellement le Martin ( excellent ambassadeur du tabac de la Semois) que je préfère c’est le vieux ou extra vieux Bohan. Jack
Merci pour ces articles. Comme vous, je préfère le Vieux Bohan et le Lux dont j’attends le test.
Costaud mais très bon presque un Zware-Shag mais pas tout à fait.
je le fume depuis quelques temps .. étant de base un amateur de cigare (fin 40 ans)
fumez un D4 Partagas ... trop fort vous direz !!!
pour moi, il est parfait et si légèrement humidifié avec un vapo et eau distillé, le mieux est d'utiliser un brumisateur de type Évian ...
c'est moins de problémes à l’allumage et en plus j'arrive a le fumer d'une traite et sans le re tasser systématiquement ...
je supporte de moins en moins les tabacs chimico-aromatico-industrio ..
je ne le fume que dans une chacom N°443, comme je fume le Lux dans une Eole Tradition géante
et fumez le avec un vieux Rhum ou une eau de vie mirabelle voir gewurztraminer ..
la vie est belle et le plaisir intense
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