La marque Parker fut créée en 1922 en Angleterre par Dunhill, qui trouvait là une façon de commercialiser les pipes ne méritant pas de porter le fameux point blanc, signe de distinction des meilleures bruyères, travaillées avec grand soin.
Cela ne signifie pas que les pipes "rejetées" par Dunhill n'étaient pas de bonnes fumeuses, mais elles ne correspondaient pas intégralement aux exigences édictées par Sir Alfred... Non seulement des défauts mineurs les disqualifiaient pour pouvoir arborer la marque prestigieuse, mais les Parker ne subissaient pas un processus aussi rigoureux de fabrication.
En 1935, Dunhill achetait la marque Hardcastle, avec l'objectif de la marier avec Parker pour former une nouvelle entité.
Il fallut attendre l'année 1967 pour que le groupe Parker-Hardcastle soit une réalité juridique. A partir de ce moment, la différence entre Parker et Dunhill se fit de plus en plus évidente, les productions de plus en plus indépendantes.
Aujourd'hui, on peut constater que le mouvement est inverse: il faut avoir l'oeil pour différencier les deux gammes. Rien ne ressemble plus à une Dunhill qu'une Parker: forme, sablage, teinte, style du marquage... Le prix, en revanche, est un élément distinctif très visible: une Parker affiche une valeur marchande souvent trois ou quatre fois moindre que sa soeur ponctuée de blanc. Reste à savoir si cette différence se justifie rationnellement. Vieux et vaste débat ! N.S. (source: Pipedia)
EXPERIENCE PARKERIENNE, par Jean-Luc
Nous savons bien que Parker a été créé par Dunhill, dans un premier temps, pour écouler ses chutes. Peu après, cette marque a développé sa propre production. Et, bien évidemment, quand nous achetons une Parker, c'est le coeur plein d'espoir, souhaitant avoir trouvé la super bonne affaire; une Dunhill sans le point blanc, mais avec toutes les qualités de ces dernières.
J'ai gagné une Parker sur Ebay ( photo ci-dessus) ! D'abord je dois dire que l'expression; "gagner une enchère sur Ebay" me dérange. Pour moi en effet, le terme "gagner" est toujours positif, or combien de fois ne "gagnons"-nous pas des choses sur Ebay que l'on aurait mieux fait de perdre ?!?
Mais cette fois, j'ai vraiment gagné ! J'ai lu récemment un texte très intéressant à propos des rejets Dunhill. Il disait qu'au plus tard la pipe était rejetée de la production dunhillienne, au plus elle serait imprégnée de la qualité Dunhill. Evidemment, pour un "rejet de valeur", combien y a-t-il d'autres produits de moindre intérêt ? Bref, je ne prétends pas avoir fait l'affaire du siècle, mais quand même...
J'ai cédé à cette pipe en premier lieu pour son sablage pas piqué des vers. Il paraît que la bruyère algérienne utilisée à l'époque par Dunhill était caractérisée par ces sablages profonds. Ensuite, je suis retombé sur des photos de la Dunhill de Guillaume (de Fumeurs de Pipe. NDLR), ressemblant furieusement à ma Parker, ou l'inverse (avec un net avantage pour le sablage de la mienne;-) ) Et donc ça m'a intrigué et encouragé.
J'ai donc "remporté" l'enchère, et quelques jours plus tard, je reçevais l'objet en question. Première impression: très bonne, très très bonne ! Sablage vraiment spectaculaire, légèreté incroyable de la tête, tout respire le bon, le très bon. Seul bémol, mais de taille; un jour sérieux au raccord tige-tuyau. Et ça, ça me gâche tout le plaisir ! Alors pas d'hésitation; lime, papier de verre et patience... résultat: génial !!! (j'ai envie de l'écrire en majuscules, mais je sais que certains n'aiment pas;-) )
Ce qui m'étonne aussi et me ravit, c'est justement ce tuyau. J'ai "gagné" récemment deux Dunhill neuves des années septante (soixante dix), dont l'une possède un tuyau presqu'identique à celui de la Parker: même "consistance", même travail de la lentille, même tenue en bouche. Jusqu'au goût très particulier en bouche, lorsque je tire à vide sur ces trois pipes.
Finalement, l'épreuve du premier fumage, avec du Odyssey. Comme vous l'aurez peut-être deviné: e-x-c-e-l-l-e-n-t !!! D'ailleurs, si ça n'avait pas été le cas, la déception m'aurait ôté toute envie d'écrire cette longue bafouille.
Alors voilà, je ne prétends pas posséder une Dunhill sans point blanc, mais je ne vous cache pas que, secrètement... (témoignage publié sur le forum Pipes et Tabacs).
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EN BREF...
-DERNIERE MINUTE: Vers 1 heure du matin, dans la nuit de samedi 10 à dimanche 11 janvier, France 3, diffusera le documentaire "Brel, Brassens, Ferré: trois hommes sur la photo". Il s'agit de la fameuse rencontre très enfumée entre les trois artistes, en 1969. Cette interview exceptionnelle avait été initiée et menée par François-René Cristiani et photographiée par Jean-Pierre Leloir.
-Comme annoncé dans un précédent numéro, il existe bien un stock d'anciennes pipes Amiel à Amsterdam, chez Pijpenkabinet. Mais précision importante: elles ne sont pas estampillées Amiel. Aucune inscription sur la bruyère.
-Monsieur Hulot, alias Jacques Tati, célèbre pour sa fantaisie et sa pipe dans "Les vacances de Monsieur Hulot", aura bientôt un espace qui lui sera dédié, à Sainte-Sévère dans l'Indre. C'est le village où il avait tourné "Jour de fête" en 1947. Ouverture prévue au printemps prochain.
-Les "fèves pipières" de Patrick Cornu sont arrivées: vendues au prix de 18 euros le coffret: http://fdpipes.free.fr/
-Il reste encore quelques pipes (BC) du Championnat de France 2008 qui s'est déroulé le 9 novembre à Dijon. Prix unitaire : 30 euros. Renseignements auprès de Bruno Cheneby au 06 07 12 83 86.
-La rédaction de PIPE GAZETTE vous souhaite une BONNE ANNEE 2009 ! Que l'art de fumer la pipe avec modération et raison vous apporte du bonheur !