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Exemple

21 décembre 2008

> ALI BABA EN HAUTE-SAVOIE


 

Pascal Piazzolla, français d'origine italienne, cousin d'un célèbre chanteur argentin, employé à Saint-Claude, a quitté le Jura en claquant la porte pour les Alpes il y a trente ans, après avoir oeuvré chez la plupart des pipiers de la ville, notamment en tant que commercial.
Il est maintenant en attente d'un repreneur.


C'est dans cette Haute-Savoie prématurément et fortement enneigée que nous lui avons rendu visite: à Aviernoz, village au dessus d'Annecy, Thérèse et Pascal ont en leur possession une véritable caverne d'Ali Baba. De quoi rendre fou tout amateur de bruyère ! Les deux se complètent parfaitement: Pascal fabrique et répare les pipes et Thérèse s'occupe du polissage et du lustrage.
A bras ouverts, ce couple accueille les visiteurs dans ce véritable musée-atelier qui jouxte leur habitation et qui renferme des centaines de milliers de pièces: des têtes de pipe ( la gamme allant des ordinaires aux superbes flammées), des tuyaux, des viroles... un stock provenant en partie de l'ancien pipier de Saint-Claude, Jean Chretin. Sans parler des machines, des tours et des outils.
Sur deux étages, un véritable supermarché de la pipe, qui ravira les fumeurs et les pipiers professionnels ou amateurs qui pourront venir chercher ici leur matière première, ce qu'ils font d'ailleurs.

 
Pascal ne cache pas qu'il souhaite vendre. Car après plus de quarante ans passés dans les ateliers et sur les routes, il voudrait, peu à peu, céder son matériel, y compris le petit musée qu'il a constitué au fil des décennies. Alors, à qui le tour ?
Mais ne rêvons pas. Qui voudrait aujourd'hui se lancer dans cette activité avec un matériel et une matière aussi importants ? Il est plus vraissemblable que la vente se fera par pièces et non dans une seule transaction. Le problème est sans doute plus épineux pour la partie musée. Il faut trouver le collectionneur, l'association ou la collectivité locale qui désire investir pour la mémoire et pour la sauvegarde de ce patrimoine pipier.

JEAN LACROIX: LES DERS DES DERS

Pascal et Thérèse sont des voyageurs: une partie de l'année, ils n'hésitent pas à parcourir la France et les pays voisins à bord de leur camionnette pour aller rencontrer les patrons de civettes et de bureaux de tabacs et leur vendre directement des pipes Piazzolla.
Longtemps, Pascal a été le représentant de Jean Lacroix, un excellent pipier de Saint-Claude, disparu l'an dernier. De ce stock de Lacroix, il ne reste que quelques pipes neuves, âgées de plus de trente : des bruyères bien sèches et d'une remarquable douceur dès le premier fumage, nous pouvons en témoigner. Et c'est chez Pascal qu'on les trouve... sans doute pas pour longtemps.

Ci-dessus: peut-être les toutes dernières Jean Lacroix

Pascal Piazzolla, 16 A chemin entre deux nants, 74570 AVIERNOZ portable: 06 07 41 79 18

Fabrication, vente, réparations toutes marques. www.piazzolla-pascal.com/
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EN BREF...

-Dernière minute:
Le Lleida Pipa Club (Catalogne, Espagne) organise la première compétition internationale en Andorre pour le 2 mai 2009. Le concours sera individuel et par équipes (clubs). La pipe de la compétition sera réalisée par Vilma Armellini. Vous pouvez voir plus d'informations sur le site du LLPC :www.lleidapipaclub.com .

-Damien Weis arrête. Le jeune pipier prometteur, employé chez Butz-Choquin, quitte le monde de la pipe pour se lancer dans une toute autre activité professionnelle.

-Le pipier lituanien Sergei Senatorov offre 30% de réduction pour les fêtes de fin d'année. Son site: http://www.senatorov.lv/ . Lui écrire à senatorovpipe@rambler.ru.

-"Epipephanie"...Patrick Cornu, du Cadre Noir à Epinal, propose des fèves en forme de pipes ! Site: cnoir.free.fr/ . Téléphone: 03.29.35.17.71 .
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La rédaction de PIPE GAZETTE vous souhaite de joyeuses fêtes !
Pour nous contacter: pipegazette@hotmail.fr






1 commentaire :

Anonyme a dit…

Quand mi-février, des amis nous proposent, à ma famille et moi-même de
venir passer quelques jours en Haute Savoie, à Thonon-les-Bains durant
les vacances scolaires, nous acceptons avec joie.
Suite à l’article de Nicolas sur son blog, dans ma tête c’est déjà
clair : si le temps le permet, j’irai rendre visite à Pascal
Piazzolla.
Je prends donc mes dispositions et envoie un message à Pascal pour
savoir si je peux venir et convenir d’une date.
Réponse rapide de son épouse , Thérèse : "passez quand vous voulez,
nous habitons sur place ". Ca s’annonce bien tout ça.
Le lendemain, contretemps : Thérèse m’annonce que Pascal qui vient de
se faire opérer du dos doit rentrer le 26 février en maison de repos
et me conseille de passer avant son départ.

Départ dimanche 22 févier. Nous arrivons sur Thonon. Mauvaise
nouvelle : la ville est blanche, recouverte par une belle couche de
neige et je crains qu’Aviernoz qui se trouve 300 m plus haut ne soit
difficilement accessible.
Quand lundi 23 je m’aperçois que les conditions météorologiques
s’améliorent, je décide de téléphoner à Thérèse et nous convenons d’un
passage dans la journée.
Repas du midi entre amis et je décide de faire les 70 km qui me
séparent du logement de Pascal et Thérèse.
A peine parti, sur la route, coup de téléphone : « Bonjour, ici Pascal
Piazzolla. Vous deviez passer me voir. J’avais dit à ma femme de
préparer à manger pour ce midi. C’est dommage qu’on ne se soit pas
compris. Nous vous attendons. Nous boirons le café et mangerons un
bout de gâteau ».


Arrivée vers 15h00 à Aviernoz, petite commune de Haute-Savoie entre
Annemasse et Annecy. Je me gare, sors de ma voiture et entends «
Arnaud ? entre et monte ». C’est Pascal.
Je m’exécute et me voici dans l’atelier de Pascal et Thérèse. Thérèse
est en train de polir un lot de pipes. Pascal lui forme des tuyaux.
Après de brèves présentations, la visite commence. Mais par où
commencer. Des pipes il y en a partout : A droite, à gauche, devant,
derrière, sur des étagères, dans des bacs, des tiroirs, des cartons.
Je ne sais où donner de la tête.
Pascal finit le travail qu’il avait en cours et me fait faire le tour
du propriétaire. Il ne peut évidemment tout me montrer car réellement
une journée n’y suffirait pas : Il prend sa patience et explique au
profane que je suis le fonctionnement de ses machines outil et de tous
ses équipements. Des machines, il en a bien sur en fonctionnement mais
il en a d’autres aussi qui attendent bien entretenues dans son garage
(qui regorge aussi de pipes). Il me fait même quelques démonstrations.
J’ai donc le loisir de voir Mr et Mme Piazzolla à l’ouvrage ce qui me
plait beaucoup moi qui ne suis pas manuel pour deux sous.
Je suis comme un gamin. En plus Pascal est très pédagogue et a l’art
et la manière d’expliquer pourquoi et comment il travaille. C’est
passionnant.


Une fois le tour des machines effectué, Pascal entreprend de me
montrer un échantillon de son énorme stock. Toutes les formes de têtes
de pipes à tous les stades de réalisations dans de belles qualités de
bruyères : magnifiquement flammées ou dotées de beaux yeux de perdrix.
Rien ne manque. En ce qui concerne les accessoires, rien ne manque non
plus : alliances, bagues, bois précieux, il y en a pour tous les
goûts. Idem pour les tuyaux : sifflets, droits, courbes…en ébonite,
acrylique, corne…
3/4 d’heure à 1 heure plus tard (le temps passe trop vite), Pascal me
fait visiter la pièce où il expose sa collection personnelle que je ne
peux décrire tant elle est variée : écumes, terres, bruyères…Sculptées
ou non. Toutes ces pipes ont une grande valeur pour Pascal.


Puis je suis invité à la maison pour déguster le gâteau et la crème
aux abricots que Thérèse nous a cuisinés et devant un bon café et
parmi les…pipes (car Pascal et Thérèse travaillent aussi le soir une
fois leur journée à l’atelier terminée), j’écoute Pascal raconter sa
vie et celle de sa famille depuis son arrivée en France en 1948
jusqu’aujourd’hui en passant par St Claude, son installation en Haute-
Savoie, les incessants voyages en voiture aux 4 coins de l’hexagone
avec Thérèse pour vendre les pipes de ses patrons puis les leurs.


Pascal aimerait d’ailleurs que quelqu’un l’aide à faire partager tout
ce qu’il a vécu et je regrette de n’avoir pas apporté un petit
magnétophone pour enregistrer tout ce qu’il me raconte car l’homme est
passionnant à écouter et a énormément de choses à raconter. De plus
leur vie n’a pas toujours été facile à vivre loin de là. Ces gens ont
vécu des choses que l’on a du mal à imaginer de nos jours et travaillé
parfois dans des conditions très précaires.
Mais l’amour de leur travail et la fierté de bien faire les ont fait
persévérer.
S’il y a un journaliste sur le forum…
Thérèse est bien sur présente à nos côtés et lorsque Pascal «a un trou
», elle complète les récits de son mari.


Le temps passe, le temps passe vite et 4h30 après mon arrivée il est
temps de quitter mes hôtes mais je ne veux partir sans une pipe des
maîtres. C’était prévu dès le départ. Je choisis une superbe flammée à
tige carrée et une autre droite avec de magnifiques yeux de perdrix.
J’y ajoute une pipe de bureau sans défaut. Là-dessus Pascal m’en offre
une minuscule courbe, une belle sablée courbe aussi avec tuyau en
corne et un magnifique tasse-braises.
En plus le tarif que me demandent Thérèse et pascal est tellement en
deçà de la normale que j’ai presque honte d’accepter. Mais pas
question de refuser. Pascal veut me faire plaisir et le moins que l’on
puisse dire c’est qu’il y réussit.


Voilà, mon après-midi chez Thérèse et Pascal s’achève.
J’ai passé un excellent moment en leur compagnie. J’ai été accueilli à
bras ouvert par deux personnes aux cœurs d’or qui travaillent en
équipe de fort belle façon et qui ont vraiment foi en ce qu’ils font.
Ils forment à la ville et au travail un couple vraiment sympathique et
attachant et si un jour je repasse dans le coin, je ne me priverai pas
de repasser les saluer.


Arnaud