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Exemple

20 mars 2008

DAVIDOFF FAIT-IL DES PIPES ?

Zino Davidoff en pleine concentration

La maison suisse, célèbre pour ses cigares et ses tabacs, fabrique également des pipes: en 14 formes (très classiques) et 3 finitions différentes, toutes avec tuyau en acrylique. Rien d'exceptionnel. Sauf le prix.

Et quand je dis que Davidoff fabrique, je devrais plutôt écrire "fait fabriquer" des pipes. Car il est de notoriété quasiment publique que Saint-Claude a travaillé -et travaille peut-être encore- pour la firme genevoise.


Bref, je n'aurais sans doute jamais possédé de pipe de cette marque, si une occasion ne s'était pas présentée: une occasion, justement. Cette estate pipe est une petite sablée noire de la série 100 (modèle 109) achetée chez Georges.

25 février 2008

LA CALABASH, LA VRAIE !

La Calabash est une forme particulière de pipe en écume de mer: c'est celle qui est souvent associée au personnage de Sherlock Holmes. En réalité, Conan Doyle n'a jamais apporté une telle précision dans ses descriptions de la pipe qu'il faisait fumer à son célèbre détective. C'est le comédien William Gillette, premier interprète du personnage au cinéma, qui imposera cette forme. Ses successeurs lui emboîteront le pas.
Elle fut sans doute inventée par les colons néerlandais en Afrique du Sud au 19° siècle et introduite en Europe par les Anglais victorieux de la Guerre des Boers.

Depuis que la pipe en écume est fumée, les Autrichiens ont su particulièrement bien la travailler. Parmi les grands fabricants historiques, figure en bonne place la maison Strambach, à Vienne. Elle existe depuis 1904 et reste aujourd'hui la seule à faire des Calabash dans l'Union Européenne.

La vraie Gourd Calabash est constituée d'une courge , qui pousse en Afrique du Sud, sous une contrainte particulière pour lui donner cette forme, comme on le voit sur cette photo disponible sur le site de Strambach. Le légume est ensuite vidé, séché et poli.

On y insère un fourneau en écume de Turquie; celui-ci est amovible, juste retenu par une couronne de liège.

Mais plutôt qu'une Strambach, dont je ne suis pas certain qu'elle aurait été faite d'un vraie bloc de meerschaum (on parle sur leur site de "cultured meerschaum"), j'ai préféré opter pour un pipier turc qui n'utilise que des blocs entiers d'écume (et non de l'écume en poudre pressée, reconstituée...). Par l'intermédiaire d'un site américain, j'ai acheté cette pipe de Fikri Baki, qui apporte un soin à toutes les parties de la pipe, y compris au montage, au floc, au tenon, au tuyau, qu'il fait entièrement à la main...


Fikri Baki à l'oeuvre
Quant aux qualités de fumage, quelques jours de patience avant que je me prononce ici-même... A suivre !

20 février 2008

UNE PIPE DE BRIAN RUTHENBERG

Brian Ruthenberg a abandonné son métier de conducteur de poids lourds pour la conduite -sans doute plus délicate- de machines à fabriquer les pipes. D'autant plus délicate que les pipes qu'il crée sont des pièces uniques: il se refuse en effet, comme beaucoup d'artisans, à reproduire le même modèle en plusieurs exemplaires.
Pour acheter une Ruthenberg, il faut, au sens propre, se lever de bonne heure (c'est mon cas actuellement !) car ses réalisations, souvent mises en ligne le soir chez lui (il vit dans le Michigan, USA), sont vendues dans la nuit ou très tôt le matin pour nous. Bref, il faut avoir le clic rapide quand on a un coup de foudre !
Ce fut mon cas pour cette "bent apple", sablée naturelle, sans teinture, que Brian a juste couverte d'une couche de cire protectrice, comme il le proposait lui-même. Le tuyau en cumberland se marie à merveille avec le fourneau clair et les 46 grammes de l'ensemble me semblent plus que raisonnables. J'avoue être de plus en plus sensible à cette question du poids. Et je préfère les poids plume aux poids lourds. Que Brian et les routiers du Groupe me pardonnent o) !

La réception de cette pipe m'a causé un peu de souci ! Bloquée plusieurs jours par la douane en France, elle a finalement fait l'objet d'une taxe équivalente à 20 % du prix d'achat. Il faut le savoir, ça arrive, et après tout, c'est logique.

En fin de compte, elle me parvient ce 20 février, "journée internationale des fumeurs de pipe"... Je ne sais pas si ce genre d'opération a un grand impact, mais ça a le mérite d'exister et d'être sympathique !

Camarades pétuneurs du monde entier, unissez-vous et sortez fièrement avec vos pipes dans la rue !

09 février 2008

> BRUXELLES, MA BELLE

Une journée à Bruxelles sous le soleil et une réunion conviviale avec des membres du Groupe Pipes et Tabacs.

En fin de matinée, nous nous sommes retrouvés, Belges et Français, au Roi du Cigare, où Philippe nous a accueillis chaleureusement. Un grand plaisir pour moi de rencontrer réellement des gens connus sur le forum internet.

Bien entendu, chacun a admiré la collection de tabacs et de pipes en vente dans ce temple du fumeur, en présence du maître des lieux, Philippe, et de son père.

De gauche à droite: Arthur, Patrick, Fred, Nicolas et Jean-Luc. Devant, Martine et au premier plan: Philippe.

Puis, ce petit monde passionné a prolongé le plaisir dans un restaurant d'Ixelles, Le Campus, qui est équipé d'un fumoir: une formule à méditer, pour nous autres Français si peu tolérants -et même intolérants- envers les fumeurs dans les lieux publics.

Un jour, comme Johnny, je demanderai peut-être la nationalité belge. Pas pour payer moins d'impôts, mais pour fumer la pipe plus facilement. Aurai-je plus de chance que Jean-Philippe Smet dans ma démarche ?

Inutile de dire que j'avais pris un kilo au retour: pas moi, mais mon sac, chargé de boîtes, de blagues et de paquets, pour les copains parisiens...

Merci à toutes et tous pour ce moment délicieux !

01 février 2008

> SOIREE PRIVEE, MAIS PAS PRIVEE DE TABAC

Puisqu'il est maintenant strictement interdit de fumer dans les lieux publics en France (on aurait pu continuer à l'autoriser dans les bars-tabacs, quand même !), une solution: se réunir dans des lieux privés, entre amis. C'est ce que nous venons de faire, avec certains membres du groupe Pipes et Tabacs.





Il y avait Michel, les trois Alain, Jean, François, Fred, Patrice, Rémy, Didier, Gérard... pardon pour ceux qui ne sont pas sur les photos...
Nous nous sommes retrouvés jusqu'à plus de minuit, autour de Pierre, pour échanger quelques victuailles, de bonnes boissons et...du tabac (ce n'est pas un gros mot, surtout quand il est consommé avec modération, comme un bon vin ou un vieux whisky). Chacun est venu avec ses pipes et ses blagues, voire ses bonnes blagues; certains avec leurs connaissances pipières, d'autres avec leur soif de découvertes.

Bonne ambiance et bonnes pipes, comme le montrent ces images. Les différents Virginie en flake ont eu un certains succès !
Croyez-moi, des moments comme celui-là, il y en aura d'autres ! Le prochain se déroulera d'ailleurs à Bruxelles, en plus petit comité, au Roi du Cigare, le 9 février à partir de 11 heures du matin, le patron des lieux, Philippe, ayant construit un fumoir.
PS: l'avant dernière photo a été prise par Fred et la dernière par Gérard.

24 janvier 2008

UN SEMOIS DISPARU

Voici un tabac belge dont on peut, semble-t-il, parler au passé. D'après Jean-Pierre Petyt, il était fait par Cieters, puis par Flandria qui a décidé d'en arrêter la production.

Dommage, car je venais de le découvrir et j'en appréciais la robustesse autant que la non-agressivité. Un bon équilibre, pas toujours évident à trouver dans la famille des vrais semois, souvent rudes.

20 janvier 2008

UN POILU CASSE SA PIPE



Il était l'avant-dernier combattant de la Première Guerre Mondiale vivant: Louis de Cazenave, fumeur de pipe, s'est éteint ce 20 janvier au matin à son domicile de Brioude, en Haute-Loire.
Il avait notamment connu la très meurtrière offensive du "Chemin des Dames". Hommage à lui, qui avait vu l'enfer des tranchées.
Louis de Cazenave avait... 110 ans. N'en tirons pas de conclusions hâtives, mais la preuve est faite que l'on peut fumer la pipe et vivre très, très longtemps !

18 janvier 2008

> L'EFFET DE LARSEN

Une déception lors de mon séjour à Copenhague il y a deux ans: quelques mois auparavant, le magasin, situé au 9, Amagertov (Stroget) était devenu... une brasserie.

Eh oui, la longue rue principale piétonne de la capitale danoise n'a pas échappé à la mondialisation-banalisation: banques, fringues, cafés, Mac machin et Chicken truc...

Voilà donc envolée une adresse historique pour le monde pipier (créée en 1864 par Wilhelm Ockenholt Larsen). Les témoignages, images et textes au sujet de cette boutique à la devanture verte évoquent un lieu magique: un paradis où l'on pouvait faire son propre mélange de tabacs et admirer de près la large gamme de pipes, dont les fameuses freehand, fruits du design pipier danois dont Ole Larsen a été l'un des pionniers dès les années 1950. Sans compter le musée qui jouxtait le commerce (voir photo ci-dessus).

Cinq générations et plus rien. Ou presque. Encore la marque sur des pipes. Mais la famille W.O.Larsen a-t-elle encore à voir avec cette affaire ? Non, les pipes Larsen sont actuellement fabriquées par... Stanwell. Le monde pipier n'échappe pas aux concentrations de production.

Heureusement, il reste pour l'instant deux belles adresses pipières à Copenhague.

Heureusement aussi, plusieurs maîtres danois formés chez W.O. Larsen excercent maintenant leur talent en tant qu'indépendants. Car il faut préciser que la petite entreprise Larsen employait plusieurs artisans: il ne s'est pas toujours agi d'une fabrique uniquement familiale.
J'ai le bonheur d'avoir acquis sur le site des Bisgaard cette Larsen, faite lorsque l'entreprise avait encore une véritable existence: une belle pipe au grain complexe et intéressant. Elle fait partie de la catégorie "Two Tone", car effectivement le brun et le noir offrent un contraste prononcé. Un bel effet de Larsen.

27 décembre 2007

UNE CHARATAN "TRAFALGAR"

En 1863, à Londres et à l'ombre de la célèbre Tower of London, Frederick Charatan, un émigré russe, ouvrit une échoppe de pipe. Longtemps, la maison fabriqua en petites quantités jusqu'au rachat de l'entreprise par Herman Lane, en 1960: il en fit une marque plus productive, visant en particulier le marché américain. Ce ne fut pas pour autant une mauvaise période, car les Charatan de "l'ère Lane" sont souvent considérées comme de bonne qualité, même si certains collectionneurs ne jurent que par l'époque d'avant la cession.

Le dernier atelier "100 % Charatan" ferma en 1982. Depuis ces années 80, Charatan fait partie du groupe Dunhill. On retrouvre d'ailleurs des formes de l'autre maison londonienne, mais souvent avec une particularité sur le tuyau: l'épaisseur est moindre dans la partie finale, pour un meilleur confort en bouche (un type de tuyau et de lentille qui existe depuis les années 1960).

Celle que je possède (photo) a été faite dans les usines de Dunhill et fait partie de la série Trafalgar. Elle n'est donc pas ancienne, ne coûte pas cher et n'intéresse pas les collectionneurs. Mais elle fume très bien ! La bruyère n'a aucun défaut et, même si elle ne présente ni flamme ni loupe, je l'aime beaucoup: la teinte contrastée (rouge et noire) met en avant l'intéressante complexité du grain.
Un achat effectué sur le site de Rafa Martin, qui à mon sens offre des prix attractifs et un excellent service.

> SEMOIS QUE J'AIME

Je ne sais pas si c'est un "vrai" semois: en tous cas, il me semble très légèrement aromatique et il est sûrement mélangé avec d'autres feuilles. Rappelons que la Vallée de la Semois se situe dans les Ardennes belges et qu'il reste - mais pour combien de temps? - quelques cultivateurs de tabacs au goût typique.

Ce Semois Florina me donne en ce moment beaucoup de plaisir: bonne coupe moyenne, taux d'humidité satisfaisant, combustion facile. Il peut être une excellente entrée dans le monde des tabacs bruns. Je le prends dans mes "rotations", aux côtés des Caporal, d'autres semois et de certains virginie.
Ne le cherchez pas ailleurs qu'en Belgique: vous vous casseriez le nez.
Enfin, petite précision de prononciation: on dit bien "semois" et non pas "sémois", comme on l'entend parfois.

26 décembre 2007

> IL CEPPO: LA RACINE ET LA BRUYERE

En italien, "ceppo" signifie "racine". Si l'on remonte, justement, aux racines de cette maison artisanale sise à Pesaro, on trouve les noms de Mario Lubinski et Giorgio Imperatori. En 1978, ces deux hommes ont créé cette petite entreprise, qui a pris la dénomination Il Ceppo lorsque Franco Rossi est arrivé dans l'équipe.

Le sablage des Il Ceppo est d'une beauté à couper le souffle (ce qui, pour un fumeur de pipe, serait dommage...). J'aime la profondeur des méandres formés sur celle que je viens de faire mienne. Et ses lignes de vie sont sublimées par une double teinte.
Pas de doute: pas de beau sablage sans belle bruyère ! C'est d'ailleurs ce que confirme Alain, du Groupe Pipes et Tabacs qui est devenu, en tant qu'amateur, un orfèvre en la matière. Nous en reparlerons !

Cette Il Ceppo avait le tort d'être préculottée: Pierre, de La Pipe du Nord, a procédé pour moi au travail de "dé-préculottage". Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire !

25 décembre 2007

LE LIVRE DE REFERENCE !

L'auteur est journaliste, fumeur de pipe, collectionneur, président du Pipe-Club du Portugal: José Manuel Lopes a mis des années à élaborer ce livre, travaillant à ses heures perdues, de jour comme de nuit, collectant partout dans le monde informations et photos. Le résultat est à la hauteur du labeur: un tour de la planète pipière, présentant, avec le plus d'éléments possibles, les pipiers artisanaux et industriels. Ils y sont tous, ou presque. Un absent: notre ami Pierre Voisin, de La Pipe du Nord, alors que d'autres adresses parisiennes, où l'on ne fabrique pourtant plus de pipe, y sont nommées.

D'abord publié en langue portugaise, l'ouvrage a été traduit en anglais. J'en suis l'un des heureux possesseurs depuis aujourd'hui, puisque je l'ai trouvé au pied du sapin ! Pour une fois que ce n'est pas une pipe...

J'ai acheté ce livre chez Jean-Pierre Petyt et c'est Didier, du Groupe, qui me l'a rapporté de Belgique. Il s'ajoute aux quelques autres livres pipiers de ma bibliothèque.

16 décembre 2007

"PIPES ET TABACS" 2008: MISE A FEU !

En février dernier, nous avions lancé le projet de pipes du groupe "Pipes et Tabacs" 2008. Puisqu'il est a priori sans intérêt pour un artisan de reproduire en grand nombre d'exemplaires un même modèle et compte tenu du fait que les goûts et les couleurs sont -heureusement- multiples chez nous, il a été décidé de faire des modèles différents: chaque "tête de pipe" aura un objet unique !

Pierre Voisin, notre artiste-pipier, a bien voulu s'adapter aux demandes des uns et des autres: telle forme, avec tel tuyau, telle ou telle teinte, avec ou sans bague, virole, allonge...un vrai casse-tête !

Bref, après neuf mois de gestation, elles sont arrivées en cette fin d'année, comme prévu. Le résultat ? Je vous laisse admirer la qualité des bruyères choisies et la perfection du travail. Et comme d'autres membres ont rejoint le Groupe depuis et que certains ont émis le voeux de posséder également leur pipe de l'année, il y aura sans doute encore des petites soeurs au début 2008.

Photo Fred (Fpf)

Ce fut une très belle aventure, pour laquelle il faut remercier bien du monde: Pierre, bien entendu, mais aussi son épouse Valérie, Gérard et Chris qui ont fabriqué les étiquettes, Fred pour les photos, Jip qui a mis en page les différents tableaux sur le forum... Pardon, si j'oublie quelqu'un... C'est comme aux Césars ! En tous cas, les bonnes volontés n'ont pas manqué une nouvelle fois. C'est un état d'esprit qui me touche beaucoup.

Pour marquer le coup, nous avons organisé cet après-midi à 16 heures un premier allumage, une mise à feu simultanée de nos pipes, devant nos ordinateurs. Un joli symbole, pour saluer l'oeuvre accomplie, partager le même plaisir, au même moment. Avec ces "P.D.G.", l'année 2008 ne saurait être vraiment mauvaise !

Ma Pipe du Groupe "Pipes et Tabacs" 2008, avec tuyau en résine

09 décembre 2007

> UNE JEANTET "JUBILE"



Dominique Jeantet, dernier pipier de la lignée

La maison Jeantet travaille le bois à Saint-Claude depuis 1775: d'abord dans la fabrication de tuyaux de pipes en terre, puis au 19° dans le travail du buis et de la bruyère.
A partir de 1920-1930, la société Jeantet-David ne crée que des des pipes en bruyère.

Depuis 1991, la marque Jeantet fait partie du même groupe que Chacom (Cuty-Fort). Dominique Jeantet, dernier pipier de la famille, a cessé son activité en 2000. Les Jeantet sont donc maintenant faites dans les ateliers Chacom.
Cette authentique Jeantet "Jubilé 1975", marquant les 200 ans de l'activité commerçante de la famille, a été achetée neuve chez Georges

29 novembre 2007

> UNE NOUVELLE MELAN

J'ai rencontré Thierry Melan par l'intermédiaire du Groupe. Installé en tant qu'artisan indépendant depuis quelques mois, c'est dans son atelier que je lui ai rendu visite aujourd'hui, au pied de Montmartre. Une minuscule pièce où tout est ordonné: ce pipier a, en peu de temps, accumulé un matériel impressionnant. Machines, outils, matières premières... il a tout à portée de main. Une main libre et créatrice. Il est réjouissant de savoir qu'en plein coeur de Paris, un jeune artisan s'est lancé avec passion dans le travail pipier, voulant maîtriser toutes les étapes de la fabrication.

Grand gaillard au caractère bien trempé, le fougueux Thierry fabrique, mais répare également des pipes anciennes, pour des clients particuliers et ceux des civettes parisiennes et belges.

Dès le début, il a trouvé son style, sa "touche": le rusticage. Et c'est ce que j'apprécie particulièrement sur ce "rusti-bol", comme il l'appelle lui-même: un guillochage profond, souligné par une teinte chocolat, un rebord lisse et prolongé par un tuyau acrylique noir et blanc. Cette pipe est énorme: ses 79 grammes sont parfaitement justifiés par l'épaisseur importante des parois qui évite tout échauffement excessif. Finalement, par rapport à la quantité de bois, elle n'est pas si lourde ! Le raccord tuyau-tige est parfait, le perçage large et le tirage se fait tout seul, ou presque.

Aussitôt rentré à la maison, premier allumage et première agréable sensation: celle d'une bruyère prometteuse.

"Autoportrait à la pipe"...

26 novembre 2007

> DUNHILL DE LUXE NAVY ROLLS

Il y a quelques semaines, Alain, sur le groupe Pipes et Tabacs, nous avait signalé l'intérêt du passage au four pour certains tabacs, en particulier le Dunhill Deluxe Navy Rolls, un "curly cut", coupé en rondelles. Il est d'ailleurs équivalent à l'Escudo de Petersen.


D'après Alain, ce mélange Virginia / Perique, lentement chauffé à 70°c pendant cinq heures dans sa boîte neuve -donc sous vide- donnerait une plus grande douceur, sans piquant, et davantage de saveur.


Ayant tenté l'expérience, sous les yeux médusés et les regards moqueurs de mon entourage familial, je confirme: ce tabac coupé en médaillons que l'on doit émietter n'offre ainsi que du bonheur. Ayant pu comparer les versions "cuites" et "crues", j'ai noté que le bienfait du passage au four était perceptible.
A vos thermosats !

14 novembre 2007

UNE MASTRO DE PAJA

Encore le nom d'une pipe fabriquée à Pesaro, dans les Marches, en Italie: Mastro de Paja. Et encore une affaire de famille, aujourd'hui celle d'Alberto Montini, alors que le créateur de cet atelier en 1972, Giancarlo Guidi, a depuis fondé la marque Ser Jacopo.

On saluera ici le foisonnement des artisans italiens, ne serait-ce que dans cette région de Pesaro: Mastro de Paja, Ser Jacopo, Il Ceppo, Rinaldo, Don Carlos, Le Nuvole, sans oublier Moretti, installé lui à Recanati. Quant à l'autre grande région pipière, la Lombardie, elle abrite Castello, Savinelli, Brebbia, Radice, Ascorti, Caminetto, Ardor, Viprati... Et Cavicchi dans la région de Bologne (Emilie-Romagne)... Et Paolo Becker à Rome...Et Spanu en Sardaigne...
Sur cette Mastro de Paja, j'apprécie en particulier le veinage régulier et bien mis en valeur de la bruyère, ainsi que le confort du tuyau acrylique. Sans parler de la courbe assez prononcée, qui ajoute à la légèreté en bouche.
Et, bonne nouvelle: elle n'était pas préculottée ! Quel plaisir de "déflorer" une bruyère vierge. Je sais, je radote...D'aucuns diront que ce n'est pas une partie de plaisir; je trouve au contraire que ce rôdage fait partie du bonheur des premiers fumages. Je préfère le léger piquant d'un bois vierge à un goût déplaisant et artificiel d'une couche de protection.

A ce propos, j'avoue ne plus respecter la fameuse loi du bourrage progressif par tiers d'une pipe neuve: je la remplis entièrement dès le début, la fume doucement et la rallume s'il le faut. Et je n'ai jamais brûlé une bruyère !

09 novembre 2007

> AUTOPSIE D'UNE PIPE

Sur le groupe Pipes et Tabacs, nous avons souvent des questionnements curieux et intéressants: ce fut le cas récemment, lorsqu'il s'est agit de savoir si une pipe en bruyère avait une durée d'existence quasiment éternelle ou si, au contraire, comme nous tous ici-bas, son espérance de vie était limitée. Sur ce thème, les avis sont parfois contradictoires.
Certains pensent que le fait qu'une bruyère fonce et devienne marron très sombre indique que le bois est saturé de goudrons: dans ce cas, selon eux, la bruyère est "morte", le goût rendu désagréable et la pipe à jeter aux oubliettes.
D'autres supposent qu'il n'y a pas vraiment de péremption pour une pipe bien culottée, déculottée régulièrement dans le but de ne laisser qu'une mince couche de protection à l'intérieur du fourneau. Encore faut-il la laisser reposer et sécher au moins 24 heures pour que le bois ait le temps de subir sans dommage un nouveau fumage.
Pour avoir une réponse, certes non définitive (qui peut se targuer de détenir la vérité absolue ?), nous avons, avec mes amis Pierre et Michel, tenté une expérience d'autopsie de pipes !
Michel avait chiné un stock de vieilles pipes qui avaient sûrement été fumées sans ménagement et pendant des décennies par de charmants papis: pas entretenues, maltraitées, affreusement et irrégulièrelement culottées... bref, la pire des situations.
Le Docteur Pierre, dans son atelier de la Pipe du Nord, a accepté d'en sélectionner quelques unes et de procéder à un découpage dans la longueur. Je l'ai photographié en plein travail d'autopsie. Attention les doigts !
Enfin, j'ai remis à Michel ces cadavres de pipes tranchées par le milieu afin qu'il fasse pour nous des photos très fines.
Ma conclusion (et je crois que Pierre et Michel sont de cet avis): une pipe dont le fourneau a été correctement entretenu vivra bien plus longtemps que nous. Les seuls dégâts notoires observés viennent du fait que la pipe a nettement été brûlée, parce que le fumeur a trop fait chauffer, trop rallumé, rebourré avant repos, qu'il a laissé une couche de carbonne d'une épaisseur irrégulière s'installer, créant ainsi une mauvaise protection et des brûlures profondes. Et même avec la plus grande négligence et sur une durée vraissemblablement très longue, il reste encore du bois non affecté !
Enfin, le fait qu'une tête de pipe devienne très sombre au fil des années de fumage ne signifie pas qu'elle soit saturée de goudrons, de gaz et de jus.Dormez tranquilles, amis de l'erica arborea, vos pipes, bien soignées, ne partiront pas en fumée avant que vous ne cassiez la vôtre.