...
Exemple

15 septembre 2020

► Un magnifique catalogue très ancien des pipes GBD


Ce catalogue GBD a été récupéré il y a deux ans lors de la fermeture du magasin Au Caïd. Il est indiqué sur la tranche qu'il remonte à 1914. Il s'agissait d'un album remis aux détaillants par les représentants de la société. Il montrait, à l'échelle 1, l'ensemble des modèles et des finitions disponibles. Merci à Pierre Voisin pour ce cadeau très émouvant.



Le nom GBD vient des patronymes des fondateurs de la marque, Ganneval, Bondier et Donninger, qui avaient installé en 1850 une fabrique de pipes à Paris, 15-17 rue des Balkans. D'abord spécialisée dans l'écume de mer, l'entreprise a ensuite utilisé la bruyère, en liaison avec Saint-Claude. L'histoire de GBD est longue: la société changea de mains plusieurs fois et fut notamment acquise par Auguste Maréchal et Ferdinand Ruchon à la fin du 19° siècle. 

Puis, en 1902, l'entreprise est devenue anglaise, car rachetée par Oppenheimer & Co. L'ouverture d'une usine à Londres l'année suivante n'a pas empêché GBD de continuer à faire tourner son atelier parisien, toujours en liaison avec Saint-Claude qui fournissait les têtes. Dans les années 1920, Oppenheimer est entré dans la holding Cadogan Investments Ltd. En 1952, l'usine de Paris fut transférée à Saint-Claude. 

De nos jours, la marque appartient toujours à Cadogan, qui n'en commercialise que de petites quantités, sans que la qualité d'aujourd'hui ne soit à la hauteur de ce qu'elle fut au siècle passé.

Quatre pipes GBD anciennes (merci à Stenopé)
À la grande époque, avec une gamme très large constituée de plus d'un millier de modèles, formes et finitions, les pipes GBD étaient des réalisations industrielles de bonne facture, taillées dans du joli bois et souvent baguées; et ceci dans un style classique typiquement franco-anglais, comme le sont encore les Comoy's. Les GBD historiques sont relativement prisées par les connaisseurs dans le monde entier  dont font partie le blender américain G.L.Pease et le collectionneur russe Yuriy Novikov.



VUES

14 commentaires :

Michel a dit…

superbe ..!!! merci Nicolas

par contre la musique qui accompagne ce petit reportage est remarquablement choisie elle évoque la nostalgie d'un passé révolu avec ce morceau de jazz au piano

je possède une pipe GBD mais je doute fort qu'elle soit aussi ancienne que celles du catalogue



Michel a dit…

j'allais oublier de remercier notre ami Pierre VOISIN qui a eu l'amabilité de nous faire
partager ce moment d'histoire

Bertrand Semois a dit…

Merci du partage de ce document. C’est émouvant.

Rop a dit…

Magnifique reportage Nicolas superbement bien documenté. Tu viens de me faire revivre une grande partie de ma vie professionnelle. Un beau moment de partage comme on les aime.

Emilien Joffroy a dit…

De nos jours tout est numérique. Quelle trace laisserons-nous dans l’histoire ?

Jack a dit…

Merci Nicolas et Pierre Voisin de nous permettre, avec ce catalogue, de s’inscrire dans la continuité et l’innovation de la fabrication pipiére.
Jack

Matt a dit…

Merci à Pierre Voisin et à Nicolas pour ce généreux partage. C'est davantage qu'un catalogue, c'est un véritable livre d'art. Des pipes classiques, élégantes, intemporelles et qui, pourtant, font "voyager" dans le temps.

Il m'a semblé qu'une ou deux pipes visibles sur la vidéo à 1 minute précise ressemblaient à l'élégante pipe courbe ornée d'une bague que Sean Connery, incarnant le dynamique colonel Arbuthnot, arbore dans Le Crime de l'Orient-Express, adaptation cinématographique de 1974.
Simple ressemblance, sans doute...

MacSens a dit…

Un vrai bijou. Merci.

Clément a dit…

Merci pour le partage. Ça vaudrait le coup de le scanner et de diffuser le pdf.

Jacques V. a dit…

C’est intéressant et émouvant. Merci Nicolas et Pierre.

Rodoc a dit…

C'était un vrai plaisir à visionner.

Herman Michels a dit…

Merci beaucoup Nicolas,

Je comprends mieux pourquoi certaines pipes GBD héritées de mon grand-père sont marquées London made avec le logo GBD situé à gauche sur le tuyau et d'autres Saint Claude avec le logo marqué au fer sur le dessus de la tige et le numéro de modèle gravé sur le dessus du tuyau.

Par ailleurs, la lentille des tuyaux des pipes GBD d'origine anglaise est beaucoup plus fines et le tuyau évasé, un peu comme les Parker ou Dunhill de l'époque. Sur les modèles français, le tuyau va en se rétrécissent au niveau de la lentille, un peu comme sur les Ropp dont j'ai aussi hérité. Sur les trois pipes en détenues, ce détail est frappant.

Les têtes sont de qualité assez semblable, de type mixed grain, mais pas vilaines. Toutes les trois sont d'excellentes fumeuses.

Par ailleurs Nicolas, savez-vous où trouver des catalogues de Ropp, Chapuis-Comoy et Butz-Choquin des années 1945 à 1975 pour identification ? Je trouve pratiquement rien d'intéressant sur pipephil.eu ou les fora. Merci d'avance.

Nicolas de Pipe Gazette a dit…


Bonjour Herman. Le mieux est de vous adresser aux Établissements Chapuis-Comoy, qui ont les catalogues Chacom et peut-être des catalogues Ropp, puisqu’ils ont racheté la marque. Je possède moi-même un catalogue Ropp des années 1920/1930, que je mettrai en ligne dans les semaines à venir.
S’agissant des Butz-Choquin, je n’ai pas grand chose. Peut-être Denis Blanc en a-t-il conservé ?

Herman Michels a dit…

Bonjour Nicolas et merci pour ces informations. Mi-novembre, j'ai un déplacement professionnel sur Oyonnax, j'essayerai de faire un détour par St Claude avant rentrer à Belgique. Ce serait une excellente chose que tous les catalogues ou modèles de pipes de toutes les manufactures existantes ou ayant existé sur St Claude et alentours (Beaume les Dames, notamment) soient répertoriés au musée de la pipe et du diamant. Car quoiqu'en pense un de mes très élitiste compatriote, sans St Claude et ses ateliers, la pipe de bruyère n'existerait tout simplement pas. Or, je trouve que c'est un patrimoine industriel (et culturel) vivant qui devrait être inscrit à l'inventaire de l'UNESCO et protégé en tant que tel, pour les générations futures.

À tout hasard, si un spécialiste des pipes de St Claude lisait ses lignes, je joins la liste des pipes que je n'ai pas réussi à dater. Entre 1960 et 1980, je pense :

GBD :

- Number 4, no 817, (quart bent Dublin, mixed grain)
- Chevreuse, no 1604, (yacht/quart bent dublin, mixed grain)
- Flaine, no 760, (Dublin, mixed grain)

Ropp :

- Maître-Pipier, junior, (brûle-gueule, bent dublin, straight grain)
- Corona, (bent, mixed grain)
- sans identification, (brûle-gueule, sablée, ring grain)


Butz¬Choquin :

- Tradition, no 1622, (néogène, mixed grain, tuyau Jeantet)
- Bruyère, no 1562 (chimney, mixed grain, tige longue plate, tuyau Jeantet)
- Malmaison, Extra, no 1689, (néogène, mixed grain)
- Belle- Époque no 1 (full bent, perçage circulaire, cross cut, partiellement sablée à la base de la tige, tuyau Jeantet)
- Pallas, Primeur, no 7787, (apple, cross cut, tige ronde)
- Galion extra, no 1660, (apple/lumberman, cross grain)
- Galion extra, no 1661, (lumberman, cross grain)
- Maître-pipier, fait main, (egg, extension corne, flame grain)
- Maître-pipier, fait main, (egg, extension corne, fleur apparente, très flammée)
- St Germain extra, no 1401, (néogène, flame grain)
- Jubilee, extra, no 1104, Au vizir, Poitiers, (quart bent dublin, mixed grain)
- Flamme, major, (quart bent billiard/néo, flame grain)
- Flamme, (néogène, très fine se rapprochant d'une Bing, tuyau Jeantet)
- Maître-pipier, flamme, fait main (quart bent egg, extension corne, straight grain)
- Fleuron, B2, no 4715, fait main, fleur/croûte apparente, très partiellement sablée, straight grain)
- Fleuron, A3, no 5460, fait main, straight grain, fleur/croûte apparente)
Fleuron, A4, no 4650, fait main, straight grain, fleur/croûte apparente)


Chapuy-Comoy

- Specimen, fait main (quart bent dublin, straight grain), pièce exceptionnelle gagnée dans un concours à Bruxelles
- Grand cru, fait main, (bent (dont la forme fait penser à l'étrave d'un bateau, straight grain)
Grand cru, fait main, (bent pot, straight grain)
- sans identification, (quart bent egg, fleur/croûte apparente, straight grain)


Confrérie des Maître-Pipiers :

- sans identification, fait main, (néogène, sablée, tanshell)


Jean Lacroix :

- sans identification, fait main, (quart bent dublin, fleur/croûte apparente, straight grain)


Bontemps :

- Estérel, no 305, (Brûle-gueule, pear, tige courte plate, straight grain)


Je tiens à préciser que seule la Bontemps avait été mastiquée. Traces supprimées dernièrement au papier de verre et au touret à polir. Toutes fûment divinement bien, preuve que mon grand-père était soit un homme au goût exceptionnel, soit que les artisans et ouvriers pipiers de St Claude ne sont pas les bons à rien dépeints par Mr W... dans un autre post.

Herman Michels, Gand, Belgique.