












Un vendeur d'estates et de boîtes de tabac anciennes
C'était prévu depuis longtemps: j'ai passé une journée exceptionnelle à Rheinbach, au sud de Cologne (Allemagne), qui, le temps d'un week-end, est devenu pour la deuxième année consécutive la capitale des pipiers européens. A l'initiative d'Achim Frank, qui tient boutique dans la localité, s'est ouvert le salon "German Pipemakers and Friends 2007".
A la première heure sur place (vous pensez), je me suis précipité dans cette salle municipale où étaient déjà installée plus d'une vingtaine de grands pipiers européens (allemands, danois, italiens et français), sans compter tous les vendeurs d'estate pipes.
Inutile de décrire ce que l'on ressent quand on franchit la porte d'une telle halle aux trésors: le coeur bat aussi fort que lorsqu'on se rend à un rendez-vous amoureux ! Et on ne sait comment entrer en matière...
Passer par tous les stands, c'était mon premier plaisir: regarder, humer, effleurer, se laisser porter... une sorte de travail d'approche, se retenir, avant de revenir pour embrasser l'élue.
Mais comment expliquer le respect et l'admiration que peuvent susciter des Rainer Barbi, Frank Axmacher, Tom Richard, Reiner Thilo, Emily et Trever Talbert, Bruto Sortini ou Paolo Becker ? Et ils étaient là, avec beaucoup d'autres maîtres, devant moi, discutant, plaisantant... J'ai dans ma vie professionnelle l'occasion de rencontrer des personnalités, mais là, je suis comme un gosse.
Ce fut donc un crève-coeur de devoir choisir. Impossible financièrement de rapporter des pipes de tous les créateurs présents. La logique voulait que je favorise les allemands et les danois. Oui mais... ce ne sont pas des pipes de bureau de tabac et l'investissement n'est pas anodin ! Il fallait, de plus, profiter des premières heures du show, pendant que le choix est vaste, car je n'étais pas le seul à lorgner sur les belles pièces.
Alors voilà, j'avais craqué pour une pipe de Frank Axmacher: une belle "apple" au contraste prononcé, comme le fait Tom Eltang. Saisissant la pipe et la tendant à Frank, ma déception fut à la hauteur de mon enthousiasme: elle était vendue ! Frank était visiblement déçu pour moi, me proposant un prix attractif sur d'autres pipes. Mais c'est celle-là qui me plaisait ! En tous cas, chapeau à ce pipier allemand, pour son talent et sa gentillesse.
C'est donc finalement vers un pipier italien de grande classe que je me suis dirigé: Paolo Becker. J'avais dès mon arrivée repéré une belle "poker" sablée noire. Ouf ! Elle était toujours là, ni réservée, ni vendue. Enfin si, à moi, désormais.

Ma pipe Paolo Becker. Ci-dessous: Paolo lui-même
