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Exemple

01 juin 2009

► QUELQUES PIPES


Ligne Bretagne (Trever Talbert)


Chacom Selected Straight Grain

Écume de mer (Lubinski)


Butz-Choquin Supermate


Eltang Basic


Pipe en terre Gérard Prungnaud


Pierre Morel Magma

Savinelli Punto Oro


Peterson en écume africaine (African meershaum)




Radice Pure


Bruno Nuttens


Écume Paktas




Butz-Choquin Flamme
Goedwaagen en céramique (double paroi)


 Chacom Nature

Chacom 2016


Tristan Lefèbvre (morta)


Winslow Crown Collector


François Dal


Bruno Nuttens

Comoy's

Jean Nicolas

Becker & Musicò


Butz-Choquin (perçage courbe)


Jean Waille


Big Ben freehand


Andrei Kadnikov


Castello Collection


Peterson écume de mer (meerschaum)

Pierre Morel

Courrieu

Ser Jacopo

Dunhill

Pipe du Nord (tuyau en corne)

Il Ceppo


Jeantet

Brian Ruthenberg

Genod


Savinelli Autograph


Altinay écume (meerschaum)


Chacom Oom Paul


Deux Zenith (en terre, avec double paroi)

Morel (avec allonge  corne + bubinga )


Big Ben


Peterson Aran

Ligne Bretagne (Trever Talbert)


Chris Askwith (morta du Norfolk en Angleterre)



Lucien Jassois Georges ( LJG), bruyère corse avec bague en buis
Savinelli Artisan

Amorelli

Larry Roush


Moretti en olivier


Vauen


Michal Novak

Barbi


Ecume Jademir

Butz-Choquin Santa Fe


Uwe Jopp


Negoita

Larsen

Fikri Baki
Winslow

Sébilo (en morta)

31 mai 2009

LE CHARLAIN: ICI L'ON FUME

 Le restaurant "Le Charlain" à Paris a installé une salle où l'on peut fumer, en toute légalité. Rappelons que la loi, entrée en application le 1° janvier 2008, interdit de fumer dans tous les lieux publics en France. Mais elle prévoit également la possibilité de créer des fumoirs, avec des contraintes très strictes nécessitant des équipements coûteux.  Voici un article du journal "Le Parisien" sur ce lieu convivial où les fumeurs de tous poils peuvent se retrouver et dîner en mangeant.

La scène paraît tellement surréaliste que l’on se demande si l’on n’a pas emprunté une machine à remonter le temps. Au restaurant Charlain, près de Pigalle, les fumeurs peuvent rester à table de l’entrée au dessert. Et cela dans la plus stricte légalité. La scène se déroule désormais tous les soirs dans la cave en pierre voûtée du 23, rue Clauzel (Paris 9°), décorée de petites tables noires et de lustres aux lampes rouges façon cabaret.

Alain Dollinger, le patron, y a installé son « fumoir », entièrement conçu pour accueillir les accros à la nicotine. Séparée du reste du restaurant par une simple porte en verre, cette salle est conforme à la législation. Ici, comme l’exige la loi, aucun salarié ne pénètre : c’est le patron et sa femme qui assurent le service.

« Pour pouvoir travailler ici, nous avons dû tous les deux nous licencier de notre entreprise, raconte Alain Dollinger, 36 ans. En devenant simples gérants, nous avons le droit de pénétrer dans le fumoir. »

Autre contrainte qu’ont dû respecter les restaurateurs: investir dans un extracteur de fumée et un purificateur d’air.

Pour rénover la cave, les époux Dollinger ont dépensé pas moins de 60 000 €, dont 15 000 € pour l’extracteur de fumée. « A terme, on espère y gagner, parie Alain. Quand la loi anti-fumeurs est passée, on a perdu 50 % de notre clientèle. Et pas la moindre, car un fumeur consomme en gros 30 % de plus qu’un non-fumeur. Il reste plus longtemps à table et boit davantage d’alcool… »

Avec son fumoir, Alain voulait aussi retrouver une ambiance conviviale. « Fumeurs et non-fumeurs peuvent partager le repas, cela contente tout le monde. »

Et ce n’est pas parce qu’on fume ici que le contenu des assiettes est négligé. Au Charlain, on déguste de craquantes tartelettes à la tomate et aux courgettes façon tatin, de savoureux coeurs de rumsteak grillé avec des petits légumes et un mille-feuilles de fraise et chocolat au Grand Marnier. Le tout (entrée, plat, dessert) pour 22 € le midi et 30 € le soir.

Le Charlain, 23, rue Clauzel (IX e ), du mardi au samedi. Fumoir ouvert uniquement le soir. Tél. 01.48.78.74.40.


23 mai 2009

> AU CAÏD DE LA PIPE



En 1878, une famille venue de l'Est de la France fonde un magasin à l’angle du boulevard Saint Michel et de la rue Pierre Sarrazin, face aux thermes de Cluny dans le Quartier Latin, à Paris: "Au Caïd".
Parmi les nombreuses boutiques parisiennes de l'époque , le Caïd fut probablement la plus "people", fréquentée par le Duc de Windsor, Jacques Tati, Georges Brassens, Jean Vilar, Louise de Vilmorin, Pierre Sabbagh, Claude Darget, Jean Richard, Jean-Paul Sartre, Claude Brasseur, Lino Ventura, Laurent Terzieff … fumeurs de pipe pour certains, fumeurs tout court pour d'autres, venus acheter quelque accessoire.

Certains d'entre vous ont sans doute connu cette belle boutique d'angle, avec ses superbes vitrines et ses présentoirs en bois installés sur le trottoir même: une maison tenue dans la seconde moitié de 20° siècle par Mademoiselle Schmitt, de la quatrième génération de la même famille. Un dame charmante et passionnée.

Mais en 2001, des promoteurs -qui n'ont que faire d'une boutique où l'on vend des morceaux de bois- décident de transformer l’immeuble et le Caïd ferme ses portes début 2002.... pour rouvrir à deux pas de l'adresse originelle, au 12 rue de la Sorbonne. Il a fallu préserver et transporter les magnifiques menuiseries et les cartonniers anciens. Déménagement réussi ! Et même si l'emplacement actuel est sans doute moins exposé que sur le Boul'Mich, le Caïd reste l'un des hauts lieux de la pipe à Paris. Il appartient désormais aux Grenard (Chacom).




Le gérant, Didier Tubiana, a repris la conduite des opérations, succédant à Marion Grenard, qui a quitté la région parisienne pour le soleil de Provence. Didier ne vient pas du cercle restreint des familles pipières. Mais sa formation dans la menuiserie et la lunetterie lui assurent des connaissances et un savoir-faire bien appréciables. On peut même dire que, s'il n'est pas tombé dans la marmite quand il était petit, il s'y est plongé très vite et avec talent, réussissant même l'exploit d'effectuer un perçage courbe, ce qui n'est pas donné au premier pipier venu.

Ainsi, s'il ne fabrique qu'à ses heures perdues (elles sont rares !), Didier répare et, bien évidemment, vend des pipes. De toutes marques, même si les Chacom sont légèrement plus nombreuses que les autres... Quelles autres ? Les classiques BC, Peterson, Dunhill, Stanwell et Savinelli. Mais également des Brebbia, Il Ceppo, Mastro de Paja, Hilson, Neerup. Sans oublier les pipes estampillées "Au Caïd" et un stock, pas inépuisable, de vieilles Comoy's et de Graco, de plus de quarante ans d'âge, récemment retrouvées.

Didier a les défauts de ses qualités: expansif, cet homme aime vendre ce qu'il apprécie lui-même.
"J'avais prévenu Antoine Grenard, dit-il en s'amusant."

Attendez-vous donc à rencontrer un personnage enthousiaste et sincère !

"Il y a deux types de fumeurs de pipe, explique-t-il. Celui qui fume dans un morceau de bois jusqu'à ce qu'il se délite. Et celui qui sera malade si sa bruyère a la moindre griffure ou la moindre talure. Talure, c'est comme ça que mon ami Pierre Morel appelle un choc. Le langage des pipiers, il faut s'y faire !"

Et il s'y fait très bien.> AU CAÏD / tél. 01 43 26 04 01 >>

VUES

19 mai 2009

INTRONISATIONS A SAINT-CLAUDE

C'est le vendredi 12 juin 2009 qu'aura lieu la prochaine intronisation à Saint-Claude (Jura).

La Confrérie va accueillir dans ses rangs onze nouveaux impétrants, dont voici la liste en avant-première:


Jean-Benoît Beau, responsable métrologie

Pierre Bernadac, enseignant retraité

Philipsen Carsten, ambassade du Danemark

Emmanuel Guziak, commerçant buraliste

Claude Petremand, instituteur retraité

Alain Pungercar, président du Pipe Club de France

Dominique Pyot, directeur immobilier

Jocelyne Smilovici, responsable administratif au ministère des finances

Rachel Thomas, professeur de musique

Georges Vassiliadès

Daniel Vaulot, cadre dans l'assurance

La cérémonie aura lieu à 18H00 au Musée de la Pipe de Saint-Claude et sera suivie d'un dîner de gala au restaurant "Le Retour de Chasse", à Villard Saint-Sauveur.

16 mai 2009

SHERLOCK HOLMES DANS LE FIGARO MAGAZINE

Dans le Figaro Magazine du 16 mai 2009, un article sur les accessoires du détective à la pipe. Son créateur, Conan Doyle, était né il y a 150 ans (cliquez pour lire l'article).

13 mai 2009

> ECHO DE CHICAGO

Comme nous vous l'annoncions il y a plusieurs mois dans Pipe Gazette, le plus grand show pipier du monde, celui de Chicago, s'est tenu les 2 et 3 mai.

Cette année encore, les marques françaises Genod et Viou étaient représentées, car Sébastien Beaud et Jacky Craen (sur la photo) avaient fait le voyage. Mais ils n'étaient pas les seuls Français présents, puisqu'ils ont été rejoints par Antoine Grenard de Chacom et Denis Blanc de Butz-Choquin; c'était une première. La quasi-totalité des entreprises sanclaudiennes étaient donc présentes à ce rendez-vous mondial.
Mais ce cru 2009 n'a pas été le meilleur s'agissant de la fréquentation, comme l'a indiqué sur son blog Art Ruppelt, le créateur des bourre-pipe Ming-Kahuna. Un sentiment partagé par le plus jeune pipier sanclaudien.


QUESTIONS A SEBASTIEN BEAUD

-Quelle est votre impression générale sur ce show 2009 ?

Moins d'exposants cette année, quelques tables vides, surtout le dimanche. Des vendeurs ont écourté leur séjour, d'autres se sont décommandés.

-Et vos ventes à vous ?

Là aussi, en baisse par rapport à l'an passé. Mais ce qui compte également dans ce genre de déplacements, ce sont les contacts pris sur place. Jacky avait ses pipes anciennes, Denis et Antoine quelques pipes à eux et moi des classiques, quelques fait-main, les toutes dernières pipes Viou et des classiques flammées. Certaines apparaîtront bientôt sur notre site web tout neuf.

-On peut parler de crise ?

Oui et non. Comme je le disais, l'année est difficile. Mais il y a des contre-exemples. Le pipier américain Rolando Negoita n'avait vendu qu'une pipe l'année dernière et une vingtaine cette année. C'est donc dans une certaine mesure aléatoire.

-Un coup de coeur personnel ?

J'aime beaucoup les pipes japonaises, leurs formes nouvelles m'attirent.

-Etes-vous passé par New-York ?

Oui, personnellement, je m'y suis rendu quelques jours avant et j'ai pu participer à une exposition-vente chez Barclay Rex et j'ai également vendu chez De La Concha.

-A Saint-Claude, la saison estivale est une bonne période pour vous...

Exact. Nous faisons visiter l'atelier Genod-Viou tous les jours du lundi au vendredi et même le samedi en juillet et août.

12 mai 2009

LETTRE OUVERTE A MAM

Voici la lettre ouverte envoyée au Ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, par le Président du Pipe-Club de France, Alain Pungercar. Ce courrier fait suite à "l'affaire Jacques Tati", que nous avions évoquée dans Pipe Gazette: la censure de la pipe de Monsieur Hulot sur les affiches du métro et des bus parisiens.


Madame le Ministre,

Le Pipe Club de France, association qui fédère la quasi-totalité des clubs régionaux de fumeurs de pipe de notre beau pays en appelle à votre bon sens.

Faut-il qu’une partie du peuple français dont l’esprit, la gouaille et les valeurs épicuriennes sont légendaires, soit devenue une masse hébétée, atone et tenue en laisse pour qu’elle courbe ainsi l’échine devant l’injure faite à l’esprit de liberté que constitue l’amputation de la pipe de Jacques Tati par Metrobus, la régie publicitaire de la RATP ?

Cette forme de « castration », aboutissement consommé d’une stupidité sans nom n’a, sauf erreur, amenée aucune réaction de votre part et je m’en étonne : il y va de la sécurité des personnes, attribution dont votre ministère est en charge.

Pour certains esprits faibles gavés de « politiquement correct » et d’idéologie anti-tabagique, la symbolique attachée à cet exploit tyrannique va constituer un signe, au nom d’une certaine forme de discrimination dite positive :

« La chasse au fumeur de pipe serait-elle ouverte ? »

A quand les atteintes physiques visant ceux d’entre nous qui oseront arborer en bouche une bouffarde même éteinte ?

Pour nous prémunir des exactions que nous risquons de subir de la part de certains illuminés, j’ai l’honneur de formuler très officiellement auprès de votre ministère une demande de « Permis de port de pipe ».

Cette pièce officielle, aux emblèmes de la république, serait attribuée aux membres du Pipe Club de France. Elle devrait leur permettre, en cas d’agression, de sauvegarder leur intégrité morale voire physique et préserver leur pipe.

Les joueurs de cartes de Cézanne, le garçon à la pipe de Picasso, l’autoportrait de Van Gogh, l’homme à la pipe de Gustave Courbet mais aussi Popeye, Sherlock Holmes, le capitaine Haddock… doivent-ils subir l’outrage fait à Monsieur Hulot ?


Une pensée aussi pour Edgar Faure, Pierre Sabbagh, Jean Richard, Jacques Faisant, Louis Leprince Ringuet, Piem, Bertrand et Bernard Blier, Francis Perrin, Roland Giraud, Claude Villers… la liste est longue de ces illustres intronisés par la Confrérie des Maîtres -Pipiers de Saint-Claude ; là où ils se trouvent, ils observent certainement avec une grande tristesse le « pudique » moulin à vent de Monsieur Tati…

Je ne doute pas, Madame le Ministre, que vous porterez une attention bienveillante à la demande extrêmement sérieuse que vous adresse un citoyen au nom des amoureux de cet objet d’art qu’est la pipe. Très solennellement je vous fais la demande d’une suite favorable à cette requête.

Je ne saurais conclure sans avoir une pensée pour Jean Cocteau qui disait fort justement, je le cite, « Le drame de notre époque c’est que la bêtise s’est mise à penser ».

Je vous prie de croire, Madame le Ministre, à l’expression de mes sentiments respectueux .

Alain Pungercar,
Président du Pipe Club de France

05 mai 2009

> REPORTAGE DANS LES MINES D'ÉCUME

Dans la région d’Eskisehir, à environ 200 kilomètres au sud d'Istanbul en Turquie, on extrait l’écume de mer, une pierre blanche de très bonne qualité, un des meilleurs matériaux pour la fabrication des pipes. Mais cet artisanat se meurt. L'activité dans les mines d’écume est extrêmement pénible, dangereuse et moins bien payée que le travail à la chaîne dans l’usine d'automobiles de la ville voisine.

Trouvera-t-on, dans dix ou vingt ans, des ouvriers prêts à aller, non pas au charbon, mais "à l'écume", comme Ali Isham? Et des artisans sculpteurs, comme Muharrem Yilmaz ? Pas sûr ! D'autant que les fumeurs et collectionneurs de pipes en "meerschaum" sont moins nombreux qu'ils l'ont été.

Voici en exclusivité un reportage réalisé sur place, en Anatolie centrale . Il a été diffusé récemment dans le magazine "Zoom Europa" sur la chaîne franco-allemande Arte:

>Un article sur l'écume de mer>

29 avril 2009

> LA CHAMPIONNE DE BELGIQUE



Paru dans Sud-Presse du 27 avril 2009, voici un entretien avec Séverine Laurent. Championne de Belgique des fumeuses de pipe pour la deuxième fois, elle a tenu 57 minutes et 4 secondes lors du dernier championnat qui se déroulait à Bauffe. Âgée de 36 ans, elle est employée administrative dans une banque.
-Votre papa est aussi un fumeur de pipe...
Il est le président de la « Confrérie des Vieux Fourneaux de Herchies ». Avec le temps, je me suis de plus en plus impliquée dans le club.
-Quand avez-vous commencé à fumer la pipe?
Il y a un peu plus de deux ans que j’ai commencé.
-Fumez-vous autre chose que la pipe?
Occasionnellement, je fume une cigarette mais c’est rare.
-Qu’est-ce qui vous plaît dans ce genre de compétition?
C’est l’ambiance. Je prends beaucoup de plaisir à participer à ce genre de concours. C’est toujours amical et assez festif. Il n’y a plus de problèmes de langue. On dépasse les frontières linguistiques. Il m’arrive de faire des déplacements en France, aux Pays-Bas, en Allemagne et bien sûr en Belgique.
-C’est votre premier titre de championne?
Non, j’ai déjà remporté le titre l’an dernier.
-Qu’en dit votre entourage?
Quand je dis que je suis championne de Belgique de pipe, cela étonne toujours, mais je m’y fais et il m’arrive de jouer sur les mots.
-Et votre compagnon? (photo ci-dessus)
Comme je dis toujours: « je suis championne de Belgique de pipe et mon compagnon en est très heureux. Mais, lui, il devra encore travailler son endurance... (Rires).
-Vous ne manquez pas d’humour... Mais pensez-vous à votre santé?
La pipe est moins dangereuse pour la santé. En effet, on n’avale pas la fumée. C’est plus sain.
-Les femmes ont-elles une autre sensibilité?
Sûrement. Les femmes préfèrent souvent des tabacs plus aromatisés. Il y a dans les concours entre 10 et 15 % de dames. Tout doucement, les femmes commencent à s’affirmer.
-Existe-t-il des pipes spéciales pour ces dames?
Non, pas à ma connaissance. Nous devons nous contenter du matériel de ces messieurs. Personnellement, je préfère les pipes en bois ou en pierre, je n’ai jamais essayé l’écume.
“ Je suis championne de Belgique de pipe et mon compagnon en est très heureux”, confie la championne Séverine Laurent. M.A.

CINQ MINUTES POUR ETRE PRÊT
Le principe est simple, mais l’art est difficile. En effet, si le but du concours consiste à tenir le plus longtemps avec une certaine quantité de tabac, ce n’est cependant pas si évident.
Lors du concours, tous les concurrents reçoivent un matériel identique. Le petit paquet qui leur est fourni contient une pipe, 3 grammes de tabac, un bourroir et deux allumettes.
Les concurrents ont cinq minutes pour préparer leur tabac, bien bourrer leur pipe. Et là, tout est dans la technique! Ils ont ensuite une minute pour allumer leur pipe et tenir le plus longtemps possible. Si certains tiennent quelques secondes, d’autres tiennent beaucoup plus longtemps. Cette année, le champion de Belgique Michel Bombeke (de Puurs près d’Anvers) a tenu 1h 41 minutes et 45 secondes.
Mais ces messieurs ne sont plus les seuls à fumer la pipe. Ces dames sont aussi de ferventes pratiquantes de cet art et il y a donc un titre de championne de Belgique de la Pipe.
Lors de ces compétitions, il y a une convivialité et une amitié vraies. Chaque concours devient donc l’occasion de retrouver des amis qui, en plus partagent, la même passion.
Que demander de plus?
(Sud-Presse)

25 avril 2009

> J'AI TENU UN MAGASIN DE PIPES


C'était un jour de visite à la Pipe du Nord, à Paris. Connaissant bien le gérant, Pierre Voisin, je lui glisse dans la conversation que j'aimerais bien vivre l'expérience moi-même: tenir une boutique de pipes et d'articles pour fumeurs. J'ose même lui proposer de le remplacer pendant ses vacances. Chiche ?

C'est donc sans expérience de la vente, mais avec de modestes connaissances pipières, que j'ai pris la place du patron pendant une semaine. Passons sur le nombre de choses, petites et grandes, qu'il faut savoir quand on prend en main un commerce de ce type, de l'emplacement des recharges pour tel modèle de briquet à la gestion informatisée de la caisse et des produits. D'autant plus qu'ici, on ne vend pas que des pipes, mais aussi des couteaux et de la petite maroquinerie.

Ce qui m'intéresse en tout premier lieu, c'est le contact direct avec les fumeurs de pipe. 

D'abord, ce Monsieur d'un certain âge qui arrive avec sa femme: il a arrêté de fumer il y a quelques années et a offert toutes ses pipes à son gendre. Il possédait de belles sculptées. Maintenant, il veut de nouveau fumer, mais n'ose pas remettre la main sur les bruyères données en cadeau. Manquant d'argent, il repart avec une Jeantet à petit prix, venant d'un stock ancien. Sans doute une bonne fumeuse. En tous cas, assez beau bois, pas de mastic.

Un fumeur d'âge moyen qui entre, sûr de lui: il a vu une bulldog "Pipe du Nord" en vitrine: il la veut. Délicatement, je la lui montre afin qu'il regarde le grain de près. Peu importe. Il la veut. Affaire conclue en trois minutes, facture comprise.

Et puis ce client belge de Louvain qui, lui, visiblement a du temps. Nous allons discuter des tabacs disponibles dans son pays (il aime le semois, je lui conseille quelques adresses), regarder plusieurs pipes que je lui ai sélectionnées, soupeser, scruter... Hésitations, échanges... Il se décide finalement pour deux Chacom: une Mozart et une sablée noire.

Et les adeptes des Peterson ?  Ils ne veulent que ça. Pour ces clients, hors du "system" et du "P-Lip", point de salut. L'un d'eux sort de sa sacoche trois ou quatre pipes: toutes les mêmes... Depuis des années, il achète la même marque et la même forme. Une de plus aujourd'hui !

Un cadre dynamique, à peine cinquantenaire, vient un soir peu avant la fermeture. Il souhaite trouver un modèle "chic, moderne, mais pas extravagant". Je pense pour lui à des pipes noires, avec virole façon argent. Je fais mouche: il craque pour une Big Ben semi-courbe, d'un noir mat, avec montage "army". Le perçage pour 9 mm ? Il s'en fiche, il fumera sans filtre.

Un jeune débutant: il ne possède qu'une pipe, il a lu sur internet qu'il ne fallait pas rebourrer une bruyère encore chaude. Il veut donc une autre bouffarde. Pas trop de sous. Je lui conseille un excellent rapport qualité/prix: une pipe faite maison, marquée Pipe du Nord, une billiard droite avec un très joli grain. Banco !

Et tous ces fumeurs qui arrivent avec leurs cadavres de pipes: bruyères maltraitées, culottées jusqu'à anéantissement du fourneau, aux tuyaux mâchouillés, percés. Oui, ils veulent les faire réparer. Oui, c'est possible. Sauf pour ce client qui avait troué le fond de sa pipe et l'avait rebouchée avec du sparadrap... Là, ce ne sera pas envisageable. Déception.

Une femme arrive: elle veut acheter une pipe pour un ami. Quelle forme, quel style ? Aucune idée. Elle regarde les vitrines, ébahie par le choix. Elle ne savait pas qu'il existait une telle diversité. Ca ne lui facilite pas la tâche ! J'essaie d'en savoir un peu plus sur cet ami et ses habitudes. Elle sait juste qu'il n'aime pas les "tuyaux en plastique". En acrylique ? Oui, ça doit être ça. Elle repart avec une courbe classique, avec tuyau en corne, parce qu'elle trouve cela joli. J'espère que l'ami en question la mordra (la pipe) avec délectation.

S'il fallait tirer une leçon de cette semaine vécue "de l'intérieur", je dirais qu'une majorité de fumeurs ne sont pas très sensibles au grain et aux qualités de réalisation. Ils achètent avant tout une forme, voire une marque (Peterson et Dunhill, qui ont leurs aficionados). Si on leur faire remarquer la qualité du bois, du perçage, des finitions, ils sont contents, mais en rien déterminés par ces critères. 

Nous croisons dans les forums internet des gens qui sont prêts à se provoquer en duel pour défendre leur conception de ce qui fait, selon eux, une bonne pipe. Dans la majorité des cas, les acheteurs en boutique sont bien moins exigeants sur les critères techniques et sont mus par un coup de coeur. Bien entendu, c'est une tendance générale, pas une règle absolue.

Quant à mon expérience personnelle de gérant remplaçant (que j'espère renouveler), elle m'amène à penser que le commerce est un métier qui exige une grande disponibilité, avec des coups de chaud et des temps plus calmes mis à profit pour prendre en charge la partie administrative. De plus, Pierre Voisin, lui, consacre beaucoup de temps aux réparations, dans l'atelier vitré au fond du magasin.

Il y a encore du travail pour les boutiques artisanales. Heureusement. Et il y a encore des fumeurs de pipe. Plus qu'on ne le pense.           Nicolas

17 avril 2009

Voici le dessin de Plantu publié dans le monde daté du vendredi 17 avril 2009, suite à la censure de la pipe de Jacques Tati dans les couloirs du métro et sur les bus parisiens.


Visite virtuelle de l'exposition: http://sites.radiofrance.fr/franceinter/ev/fiche.php?ev_id=785