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Exemple

06 décembre 2020

► Le Van Dyck Mixture: un hollandais typique qui pique


Composé de virginie, de burley et de cavendish, le Van Dyck Mixture s'inscrit dans la lignée du Flying Dutchman et du Clan. Il s'agit d'une recette typique de tabacs des Pays-Bas, qui se caractérise par une légère aromatisation, sans ajout de mélasse comme c'est souvent le cas dans les mélanges de type danois. 

Le Van Dyck est constitué de brins de coupe moyenne et assez courts, allant du marron clair au noir léger. Le tabac n'est pas collant et un parfum fruité, disons de cognac, se fait sentir à l'ouverture de la pochette.

Après un bourrage assez serré, l'allumage et la combustion se déroulent sans difficulté. Les premières volutes exhalent un arôme légèrement vanillé ou caramélisé. En bouche, ce parfum est également perçu au début, un peu plus longtemps si l'on tire très doucement sur sa pipe, pour simplement entretenir un feu régulier. Dès que la combustion devient un tant soit peu rapide, la fumée tourne à l'âcreté et au piquant.


À condition qu'il soit aspiré par petites bouffées, cet aromatique léger n'est pas désagréable, ce qui dans ma bouche n'est pas franchement un compliment. Cependant, en tout état de cause, la fin de pipe tournera au "tong bite", selon l'expression anglaise, c'est-à-dire — si l'on traduit mot à mot  à la "morsure de langue".

En fait, où est le tabac, dans cette affaire? Que perçoit-on d'un virginie ou d'un burley? À dire vrai, pas grand chose. Bien que l'aromatisation soit non invasive, elle occulte tout de même la saveur des feuilles et provoque une légère agression linguale. 

Le Van Dyck Mixture peut être indiqué aux débutants que l'arôme pourra séduire, sans risque s'écœurement; ils obtiendront probablement des commentaires positifs de leur entourage. Mais ce tabac fera long feu pour ceux qui attendent d'un mélange pour pipe autre chose qu'un parfum douceâtre. Les uns comme les autres conviendront sans doute que Van Dyck rime avec "qui pique".
Nicolas

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7 commentaires :

Anonyme a dit…

Conclusion: laissons aux Hollandais ce qui appartient aux Hollandais.
Signé: un nostalgique de l'Amsterdamer de notre jeunesse...

Michel a dit…


je suis bien d'accord avec vous
l'Amsterdamer que les moins de ....50 ans .....ne peuvent pas connaître ou tout au moins
dans sa version des années 60
une room note indéfinissable qui a enchanté toute une génération d'adolescents




Loic a dit…

Pas un grand tabac, mais je l'aime bien. Bien au dessus du clan à mon avis

Bertrand Semois a dit…

Je suis de l’avis de Loïc.

Pascal a dit…

Bonjour à tous,

Van Dyck, Amsterdamer, Schippers,... À peu près les seuls tabacs qu'on puisse trouver avec du brun (caporal export, scaferlatti caporal bandeau rouge, St Claude) dans ma campagne reculée de la Brenne (Berry, Indre).

À vrai dire aucun qui me convienne vraiment, trop fort, trop piquant, trop terreux, trop puant pour mon épouse. Enfin trop où pas assez quelque chose, pour remplacer mon habituel Vallée du mont d'or quotidien que des amis me ramènent habituellement de Belgique. Mais réassort impossible pour cause de covid.

En lisant attentivement ton blog Nicolas, je crois avoir résolu l'équation : ((cambrousse) x (par mauvais tabac) / (par buraliste grincheux) x (par risque d'aggravation des mesures de contrôle de la circulation en janvier)) .

Châteauroux = 65 km, 1 seule "pseudo-civette" tenue par une vieille grenouille mal aimable qui m'oppose un refus ferme et définitif de commander autre chose que du Royalty,  du Kentucky Bird et quelques Alsbo sucraillés que fûment ses habitués.

Poitiers = 90 km, Tours = 132 km, Paris = 275 km, Corbion = 595 km.

Dans ton article sur le Schippers, (que j'ai trouvé horriblement fort et qui me fait tourner la tête plus qu'un Nightcap ou un Ten Russians fumé trop vite), tu parlais des vertus de l'Aspérule odorante. Ma réserve de Semois étant plus qu'à marée basse, je me suis donc risqué sur le bizarre, (pour paraphraser Michel Audiard dans les Tontons flingueurs).

- 20 grammes de Schippers qui me restait de la blague.
- 90 grammes de Bistro noir (mélange allemand bas de gamme : 50 % de brun bâtard, 50 % de virginia qui arrache la langue),
- 50 grammes d'aspérule odorante (10,5 € les 100 gr en pharmacie),
- 10 cc de vieux kirsch du Blanc (à 85 degrés) du beau-père pour humidifier et désinfecter le tout.
5 jours de boîte hermétique en plastique.

Le résultat est pas mal du tout. À l'ouverture une odeur chaleureuse de pain grillé toasté, un pointe d'humus, de mousse, d'herbe coupée. Allumage très facile. Au fumage, un mélange très doux et parfumé où domine des notes végétales de sous-bois, de terre après la pluie évoluant en fin de bol vers un brun plus corsé. Une room note qui ne fait fuir ni les femmes, ni les chats et une combustion intégrale qui ne laisse qu'une cendre très fine au fond du fourneau.

Dans le futur, je crois que je remplacerai le Schippers par un peu de St Claude pour renforcer le côté terreux du mélange.

Je l'ai fait goûté à de vieux pêcheurs fumeurs de pipe dimanche, lors d'une promenade au bord des étangs, tous sont d'accord, : "p'tit gars, l'est pas mal ton mélange Berrichon ! ".

Bref, Nicolas je ne saurai jamais assez te remercier pour ton blog et les précieuses informations qu'on y trouve. Tu as sauvé la vie d'un parisien émigré au pays des Bodins ...

Pascal

Damien a dit…

Ils ont bon dos les mélanges hollandais...
Le tong bite n'est pas l'apanage des tabacs aromatiques.

Un Full Virginia Flake, même correctement séché, a besoin d'un fumage attentif quelle que soit la pipe utilisée. Sinon il réserve de belles morsures lui aussi.

Alain a dit…

Merci pour cet essai. Le mérite du Van Dyck est d'être assez bien disponible. Je préfère quand même l'Amsterdamer d'aujourd'hui pas désagréable.