C'est le grand classique du genre. Le mélange de différentes feuilles de virginie pressées dégage, à l'ouverture de la boîte, un parfum prononcé de prune bien mûre. Les flakes sont assez longs, d'environ 8cm, au nombre d'une petite quinzaine, d'une palette de couleurs allant du beige au brun profond. Comme souvent avec les tabacs de la fabrique de Kendal, le taux d'humidité est élevé, ce qui impose une phase d'aération.
Le Full Virginia Flake de Samuel Gawith |
À froid, le nez perçoit immédiatement et de façon franche le parfum de figue sèche, avec une pointe d'odeur de cuir. Même si le tabac a été bien aéré et bien émietté, l'allumage reste assez délicat et se fait en deux ou trois temps. Mieux vaut ne pas trop le tasser, pour laisser respirer sa pipe. Les tabacs coupés fins s'accommodent d'un bourrage serré. Pas les brins larges ni les flakes, fussent-ils scrupuleusement délités.
Avec ce Full Virginia ainsi préparé, s'exprime alors en pointe une touche citronnée, tandis que s'affirme en profondeur une note terreuse, sombre. Un goût ample associé à un léger piquant épicé. Mais prudence! Cette saveur confine à l'excès si l'on tire trop fort sur sa pipe. Cette musique doit être jouée moderato cantabile, une accélération du tempo risquant d'en gâcher l'harmonie. En rythme lent, la composition est pleinement valorisée. Sinon, c'est l'échauffement et l'anéantissement des saveurs.
En préférant l'adagio, le Full Virginia Flake joue pleinement. Il ouvre sur des notes aigües d'agrumes, descend dans la gamme plus grave des figues et va crescendo en intensité. La perception est légèrement différente en fonction de l'instrument choisi: pipe en bruyère lisse Savinelli Autograph ou sablée Dunhill Shell, écume Altinok ou terre de Gérard Prungnaud. Parfois, c'est le côté sombre qui l'emporte, alors que la fois suivante, c'est la pointe épicée qui domine. Vieilli, sa touche d'agrumes s'estompe (voir encadré ci-dessous). Mais dans aucun cas de figure, il ne devrait décevoir les amateurs de pur et vrai virginie.
En préférant l'adagio, le Full Virginia Flake joue pleinement. Il ouvre sur des notes aigües d'agrumes, descend dans la gamme plus grave des figues et va crescendo en intensité. La perception est légèrement différente en fonction de l'instrument choisi: pipe en bruyère lisse Savinelli Autograph ou sablée Dunhill Shell, écume Altinok ou terre de Gérard Prungnaud. Parfois, c'est le côté sombre qui l'emporte, alors que la fois suivante, c'est la pointe épicée qui domine. Vieilli, sa touche d'agrumes s'estompe (voir encadré ci-dessous). Mais dans aucun cas de figure, il ne devrait décevoir les amateurs de pur et vrai virginie.
AVEC LE TEMPS
Le Full Virginia Flake est encore meilleur quand on l’a laissé vieillir. La boîte ci-dessus est restée en réserve pendant près de dix ans. Une fois ouverte, on y découvre des flakes sombres, plus secs, qui dégagent un parfum de sous-bois automnal. À fumer, le tabac est terreux, rond en bouche. On passe directement au goût profond, la perception citronnée du tabac plus jeune ayant disparu.
N.S.
VUES
14 commentaires :
J'ai toujours eu du mal avec ce tabac, une combustion pas facile.
Un tabac agréable franchement mais vraiment très humide et je dirais même trop humide . Son taux d'humidité m'a fait renoncé du moins provisoirement il y a quatre/cinq ans et aussi peut-être un manque d'expérience dans le flake . Il ne faut jamais dire jamais ... j'y reviendrai peut-être
Trop "chocolaté" pour ma part et trop de flotte aussi. Je lui préfère le Capstan ou le Navy Flake de Dunhill. Je n'ai jamais compris un tel enthousiasme pour ce blend.?
Trop chocolaté ? Je le trouve plutôt acidulé.
Pour moi, il vaut largement le Capstan, trop acide et pas assez rond.
Merci pour cet article ! Un tabac digne d'intérêt, bien qu'il me semble être de plus en plus humide depuis quelques années...
Par ailleurs, quelqu'un sait-il ce que devient le 1792 ? Agtgil irrémédiablement disparu de nos civette ?
"a-t-il", pardon de la coquille.
Le 1792 est disponible en Belgique et en Allemagne, mais hélas plus en France. Il est excellent et sera l'objet d'un article prochainement.
Dans les civettes bruxelloises , je confirme que le 1792 est présent et j'en profite pour ajouter que le caporal rouge est en vente à Bruxelles.
Jack
D'accord avec tout ce qui a été dit. J'ajoute une forte teneur en nicotine.
Un tabac assez souvent décrié pour son manque de caractère mais que j'apprécie une fois correctement séché et un peu vieilli. La dernière boite que j'ai date de 2012; je pense qu'elle sera intéressante.
Bonjour, j'ai lu sur le twitter de pipe gazette que certains Samuel Gawith devaient faire leur retour en France début 2021. Le patron de la civette où j'ai l'habitude d'aller à Rennes a également vu passer l'info mais ne voit rien venir pour l'instant. Est-ce lié au contexte sanitaire ? au Brexit ? mais à priori toujours rien à l'horizon. Savez-vous si on peut d'ores et déjà les trouver dans les autres villes ou si c'est la même chose partout ? Merci de votré réponse. Et puis, merci pour votre blog, je suis tous les articles avec attention et plaisir.
Je suis désolé, je voulais signer mon commentaire mais j'ai dû faire une mauvaise manip. Marco Reutin.
Bonjour. Aux dernières nouvelles, la crise et le Brexit retardent la livraison. Mais la distribution en France semble toujours prévue...
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