Aux 18° et au 19° siècle, Saint-Omer a accueilli deux des plus importantes manufactures de pipes en terre cuite de France, dont le développement a été favorisé par la renommée nationale, voire européenne, de la ville pour son tabac.
Sous l'ancien régime, le tabac est un produit de luxe importé des colonies. Mais, dès la seconde moitié du 16° siècle, des botanistes, tels Jean Nicot, l'acclimatent aux régions tempérées. Dans les années 1630, la culture apparaît dans la région de Saint-Omer. La première manufacture de tabac est créée vers 1660; on en compte 17 en 1750 et 28 en 1789. Le mélange connu sous le nom de "Tabac de Saint-Omer" devient très réputé: il est constitué de tabacs provenant de Flandre, de Hollande, d'Amérique et d'Orient. Dans le même temps, se développe une production de pots à pharmacie et de pipes.
On a trace des pipiers à Saint-Omer au 18° siècle, dont on ne sait pas grand chose. La première fabrique de pipes en terre cuite est située dans l'Hôpital général de la ville, vers 1705 ou un peu plus tard.
Si la vente de la production de l'hôpital reste très localisée, deux manufactures sont fondées et prennent place parmi les plus importantes de France au 19° siècle: Fiolet et Duméril. Leur production est d'une grande qualité et d'une étonnante diversité de formes comme de mises en couleur, souvent plus fantaisistes voire féériques qu'ailleurs.
L'émergence de nouveaux modes de consommation, comme fumer le cigare, à partir de 1815, et la cigarette, dès les années 1840, amorce le déclin de la production de tabac et de pipes à Saint-Omer. La diversification de la production des manufactures (notamment de figurines et de petits soldats en terre cuite) ne suffit pas à compenser la diminution de la demande. Les piperies de Saint-Omer cessent leur activité au cours du premier quart du 20° siècle.
La collection de pipes est entrée au Musée Sandelin grâce à la veuve d'Emile Duméril avec de nombreuses pièces, dont des modèles en bronze.
VOIR LE SITE DU MUSEE SANDELIN >>
VUES