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Exemple

24 mars 2015

► Fumeurs de pipes vs fumeurs de cigarettes, par Salabreuil


Les fumeurs de pipe doivent-ils défendre les fumeurs de cigarettes ? Sommes-nous tous dans le même bateau, ou faut-il faire le distinguo pour mieux se prémunir contre les attaques répétées  et s'amplifiant  envers les consommateurs de tabac ? Nous publions à ce sujet la tribune libre de Salabreuil.



Les dernières lois anti-tabac, et notamment le décret qui sanctionne lourdement celui qui achète du tabac sur internet, pénalisent gravement les fumeurs de pipe français, confrontés à une offre bien maigrelette sur le territoire comparée à celle de leurs voisins européens, celle-ci étant de surcroît fort mal distribuée. 

Certains pensent que la liberté ne se négocie pas, et que se désolidariser des fumeurs de cigarette n'apaisera en rien la fureur des croisés de la lutte contre le tabac. Que penser qu'il y a des bons fumeurs et des mauvais fumeurs, des fins gourmets d'un côté et des camés de l'autre est une position au mieux naïve, au pire élitiste. Que le fumeur de pipe qui est prêt à lâcher le fumeur de cigarettes pour protéger sa liberté se conduit comme un pleutre, et que face à la dictature de l'anti-tabagisme, ce serait affirmer un manque de détermination dans la protection de nos libertés qui signerait la perte de tous, car les anti-tabac ne font pas de distinction. 

La position est de prime abord respectable : solidarité, combat pour la liberté, résistance... Bon, cela peut sembler grandiloquent, mais la liberté, c'est la liberté... Mais aussi noble semble-t-elle, cette position ne prend en compte que celle du consommateur, pas celle du fabricant et de ses intentions. Et elle se gargarise de mots et de positions de principe, qui sont un déni de réalité. Parce qu'elle oublie que la cigarette est la première responsable du déclin de la pipe au cours du XXème siècle. La pipe devrait donc être solidaire de son bourreau? La cigarette a petit à petit supplanté la pipe, elle a imposé sa facilité de consommation et sa séduction - à travers une série d'images (souvent très belles d'ailleurs) qui forme l'album du XXème siècle, depuis les distributions de cigarettes par les GI's lors de la Libération jusqu'aux stars de cinéma affichant leur virilité, pour les hommes, ou leur charme vénéneux, pour les femmes. Et pendant que la cigarette s'imposait, la pipe mourait à petit feu. Les usines de Saint Claude fermaient, les pipiers disparaissaient, les marques de tabacs et les références réduisaient comme peau de chagrin. L'histoire du tabac de la Semois est aussi l'histoire d'un lent déclin : des dizaines de fabricants qui produisaient des milliers de tonnes au début du siècle et qui faisaient vivre quantité de fermiers et de producteurs, ils ne sont aujourd'hui que trois, et qui se battent dans des conditions difficiles pour protéger un patrimoine et un savoir-faire menacés, et dont rien ne nous garantit qu'une relève sera assurée. Et qui est responsable de ce déclin, si ce n'est la cigarette? 

Les fabricants de tabacs à pipe, les blenders, visent la qualité gustative, pour satisfaire le palais des pétuneurs. La cigarette ne vise qu'une seule et unique chose : la dépendance. Ce dernier point est fondamental et fait toute la différence. Quand Manil, Couvert ou Martin torréfient leur semois, quand Russ Ouellette concocte un nouveau blend, ils espèrent faire un bon tabac pour le plaisir des papilles, ils ne cherchent pas à ce que leurs clients soient dépendants et vident une boîte de 50 grammes dans la soirée. Pas plus que le vigneron ne souhaite que ceux qui dégusteront son vin deviennent alcooliques. Les cigarettiers ne veulent qu'une chose : maintenir leurs bénéfices colossaux par la dépendance à la cigarette. Tous les efforts des cigarettiers de ces dernières années ont été de maintenir ou de maximiser leurs profits dans un contexte où la lutte contre le tabac menée par les pouvoirs publics s'intensifiait. Il n'est pas anodin de constater qu'après chaque mesure anti-tabac, les cigarettiers modifient fabrication et composition pour compenser leurs pertes éventuelles - en diminuant notamment la quantité de tabac mais en augmentant les agents de saveurs. Nous savons qu'il entre dans la composition des cigarettes des éléments chimiques destinés à favoriser l'absorption de la nicotine ou la dépendance. Nous savons aussi que les géants cigarettiers sont tout sauf des enfants de choeur. Allez voir ou revoir le film de Michael Mann - The Insider (Révélations), avec Al Pacino et Russel Crowe, pour comprendre à quel point les méthodes des cigarettiers sont celles des mafieux. 

En clair, je pense que la cigarette, non contente d'être un problème de santé publique, est également un fléau pour la pipe. Non seulement la cigarette est responsable du déclin de la pipe, mais à cause d'elle, le tabac a été voué aux gémonies, condamnant les fumeurs de pipes à être les victimes collatérales et impuissantes de la lutte contre le tabac, qui aurait dû s'appeler lutte contre la cigarette. Le tabac a été pris en otage par la cigarette. Je pose donc la question : les fumeurs de pipe ne sont-il pas atteints du syndrome de Stockholm? J'en ai bien peur. Pour ceux qui ne connaissent pas, voici la définition wiki : "Le syndrome de Stockholm désigne un phénomène psychologique où des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers développeraient une sorte d'empathie, voire de sympathie, ou de contagion émotionnelle avec ces derniers selon des mécanismes complexes d'identification et de survie."

Alors non, je n'ai pas de sympathie pour la cigarette  (ce qui ne veut pas dire que je n'en ai pas pour les fumeurs de cigarette, ils sont toujours bienvenus chez moi), mais comprenez bien que si je lance une polémique - car je sais que c'en est une -, celle-ci ne porte pas sur le savoir-vivre et les règles de politesse et de bienséance qui sont hors-sujet dans ce débat. Je comprends le bien-fondé de la lutte contre la clope, même si le gouvernement s'y prend mal. Franchement, si d'ici quelques générations, la cigarette est éradiquée, tant mieux. J'ai fumé un paquet par jour pendant près de 20 ans. La liberté, je l'ai retrouvée en arrêtant. Une meilleure santé également. La pipe, je suis libre de la fumer ou pas. Pas la cigarette. Je viens de passer un mois sans fumer une seule bouffarde. Je n'ai pas ressenti de manque. Si j'en fume une en ce moment, c'est parce que j'en ai envie, pas par dépendance. Est-ce que je me considère pour autant comme une élite parce que je fume la pipe ? Non. Si la pipe donne aujourd'hui une image élitiste, c'est simplement parce que les pétuneurs sont peu nombreux... à cause de la cigarette !


Ils seraient combien, parmi ceux qui défendent une position solidaire vis à vis de la cigarette, à se réjouir de voir leur fille ou leur fils de 15 ans commencer à bombarder des Camel ? Qui parmi vous pousseraient ses enfants ou ses proches à commencer la clope ? Alors, on serait prêt à donner des conseils à un jeune fumeur de pipes mais pas à encourager un jeune fumeur de clopes ? Il n'y a pas un problème, là ? La fermeture de Samuel Gawith (qui fusionne avec Gawith Hoggarth, ndlr) démontre que le noeud se resserre autour des fumeurs de pipe. La cigarette, après avoir écrasé commercialement la pipe (particulièrement en France), va porter l'estocade en emportant tous les tabacs dans sa destinée et dans la lutte qui est menée contre elle. Au rythme où vont les choses, il est probable que beaucoup de petits producteurs de tabacs à pipe, comme ceux de la Semois, disparaitront avant la cigarette : tout le monde n'a pas la chance de disposer de milliards, de banques ou de lobbies derrière soi. 

Je ne comprends même pas la stratégie active qui consiste à dire : "Nous sommes solidaires des libertés du fumeur de cigarettes". Mise à part une belle déclaration sur la liberté, quelle en est l'efficacité ? Qui nous entend ? Qui nous écoute ? Nous sommes isolés, peu nombreux, un marché de niche. Les fumeurs de pipes, tout le monde s'en bat les flancs en France - des buralistes aux fumeurs de cigarettes. Il faut nous battre avec nos propres armes, en faisant de la pédagogie, en refusant l'amalgame, en défendant nos pratiques, notre spécificité et notre passion. Nous sommes des Indiens. Notre rôle est de protéger des producteurs, des fermiers, des torréfacteurs, des blenders qui fabriquent un tabac de dégustation, issu d'une tradition, d'un savoir-faire, d'une exigence. Sauf si vous pensez que Vincent Manil et Philip Morris font le même métier.



VUES

20 commentaires :

Gilmieug a dit…

Point de vue intéressant. Il faut rapprocher les fumeurs de pipe des fumeurs de cigare, qui sont parfois les mêmes d'ailleurs. Les fumeurs de cigarettes sont une autre catégorie.

Nicolas de Pipe Gazette a dit…

Je suis partagé. Il semble indéniable que les fumeurs de pipe sont à la recherche d'un art de vivre qui n'est pas la quête première des fumeurs de cigarettes. D'ailleurs, y a-t-il des soirées entre "clopeurs" ? Des forums entre fumeurs de tiges ? Donc, si nous fumons tous du tabac, notre approche est fond antinomique.

Cependant, n'avons-nous pas un destin commun, malgré tout ? Car les hyginéistes n'ont rien à faire de nos différences, de notre hédonisme revendiqué, de notre passion, apanage des fumeurs de pipe face aux consommateurs gravement dépendants de leurs cigarettes.

Pour les autorités, peu enclines à la subtilité et insensibles aux nuances, le combat est clair: il est mené contre le tabac. Point. Et dans un monde sans cigarette, nous risquons fort d'avoir un monde sans tabac à pipe.

Salabreuil a dit…

C'est à cause de ce destin commun ressenti par beaucoup de fumeurs de pipes que je parle de Syndrome de Stockholm.
Le tabac a été réduit à la cigarette.
Je ne prétends pas avoir la vérité mais je relance une polémique pour provoquer des réflexions, et surtout que cela débouche sur une stratégie, et donc une lutte active : je n'en vois pas dans le fait d'accepter un destin commun. Ce n'est pas un problème de lutte contre les hygiénistes. Je ne revendique pas le droit de fumer dans les restaurants, les avions ou les salles d'attente. Je revendique le droit de pouvoir acheter le tabac que je veux, et le fumer tranquillement chez moi, ou en bonne compagnie. Les fumeurs de cigarette trouvent les cigarettes qu'ils souhaitent dans n'importe quel bureau de tabac. Pas les fumeurs de pipe.
Lier le destin de tous les tabacs à la cigarette, c'est signer l'arrêt de mort du tabac à pipes puisque c'est accepter l'amalgame avec un produit dont il est difficile de nier qu'il pose un problème de santé publique. A nous de faire comprendre aux autorités les différences : je ne dis pas que c'est facile, ni que c'est gagné.
Mais bon, la pipe et le tabac sont fumés depuis des siècles, la cigarette est un avatar industriel, à nous d'en faire une parenthèse dans l'histoire du tabac, et que celui-ci survive à la disparition programmée de la clope.

Or Pâle a dit…

Joli billet...qui montre que l'on est surtout pas tous égaux face à la dépendance. De ce fait notre grande liberté de bouffardeux n'est pas celle quasi inexistante des fumeurs de cigarettes. La pipe vaincra !! :)

Nicolas de Pipe Gazette a dit…

Disons-le: la plupart des buralistes français, à quelques belles exceptions près, ne connaissent pas leur métier et sont des vendeurs de tiges et de tickets à la chaîne.

Quand je vois l'accueil reçu et la compétence de bon nombre de professionnels à l'étranger, pas plus tard que la semaine dernière aux Pays-Bas (La Haye et Amsterdam), je me dis que nous sommes dans un autre monde...

Salabreuil a dit…

Merci pour ce post dynamique, Nelson. Oui, les fabricants de tabacs à pipe, les pipiers, les fumeurs de pipe devraient faire entendre leurs voix. Créer une association, une fédération ? Ecrire à leurs députés, à leurs sénateurs ?
Manifester devant l'Assemblée Nationale ?
D'autre part, puisqu'on lutte contre le tabac au nom de la santé publique, s'il existe 25000 études documentés sur les dégâts de la cigarette, il n'existe à ma connaissance aucune étude sérieuse sur les fumeurs de pipe.
En effet, dès qu'on voit des études sur le tabac et que les fumeurs de pipe sont mentionnés, on peut voir que les protocoles sont mal définis, et qu'on est dans le flou total. Combien de pipes par jours ? Depsui quel âge ? Inhalaient-ils la fumée ? Quel type de tabac ? Rien de précis. La pipe, fumée avec modération et les précautions d'usage, quel impact ? L'étude du chirurgien général des USA avait conclu dans les 70's qu'un non-fumeur avait une espérance de vie supérieure à fumeur de cigarettes mais inférieure à un fumeur de pipes, probablement parce que la pipe était un anti-stress puissant (contemplation, calme, sérénité...). Nul doute qu'elle ferait hurler les organisations anti-tabacs, mais qu'ont-ils à opposer ?
Enfin, Nicolas a raison, les buralistes français ne font pas leur boulot... Si les buralistes développaient une culture du tabac - et des compétences, mettaient en valeur d'autres façons de fumer et d'aborder le tabac (présentation, choix, conseils) plutôt que de fourguer des Camel et des Marlboro à la chaîne... Bref, s'il faisait un vrai métier - à l'instar d'un Patrick Cornu - au lieu de n'être qu'un commerce...

Anonyme a dit…

Faire la distinction, c'est faire le jeu des anti-tabac. La division est déjà un aveu d'échec. Les fumeurs de cigarette ne sont pas tous des camés.

Salabreuil a dit…

Pour qu'il y ait division, faudrait qu'il y ait d'abord union. J'aimerais que quelqu'un me montre qu'il y en a une ne serait-ce qu'entre les fumeurs de cigarettes... Alors qu'elle existe entre les fumeurs de pipe (comme le rappelait Nicolas : forums, rencontres, salons, concours etc.)
Ne pas faire la distinction, c'est condamner le tabac à pipes. Prétendre que le contraire fait le jeu des anti-tabac est une affirmation gratuite. Qui peut croire sérieusement qu'unir le destin de la pipe à la cigarette va la sauver ?

Anonyme a dit…

Oui mais il faut défendre le droit de fumer.

Anonyme a dit…

Je veux dire comme question de principe.

Anonyme a dit…

- Le crabe est pareil pour les 2 usages

Salabreuil a dit…

Le droit de fumer existe actuellement, que je sache !
Que les fumeurs actuels ne soient pas considérés comme des pestiférés, soit. Mais encore, une fois qui va pousser ses enfants à fumer des cigarettes et s'en réjouirait ? Même les fumeurs de cigarette dans leur immense majorité dissuaderaient leurs enfants de commencer... Et pour cause ! Donc ne faisons pas l'autruche face aux problèmes que pose la cigarette, et cette soi-disante solidarité (qui n'existe pas dans les faits - les fumeurs de cigarette se moquent des pétuneurs comme de leur première Camel) est une voie de garage. C'est une vue à court terme pour défendre le confort des fumeurs actuels - cela je le comprends. Les pouvoirs publics ne céderont pas et veulent la peau de la cigarette. Enchaîner le tabac à pipes à la cigarette, c'est précipiter sa disparition. Encore une fois, c'est une lutte dans le temps et sur plusieurs générations.
Si nous ne défendons pas un droit de fumer autrement, un autre rapport au tabac que la dépendance, c'est plié.
Quand aux risques de santé qui seraient les mêmes, j'aimerais savoir sur quoi s'appuie cette affirmation - un ORL m'a affirmé le contraire il y a deux jours. Voir mon post plus haut sur l'absence d'études concernant les pétuneurs avec des protocoles sérieux.

Alain Blond a dit…

Excellent papier, très pertinent qui met le doigt là où ça faite mal – Docteur ?
Bien entendu, nous ressentons tous (les fumeurs de pipe) que le climat de la distribution du tabac à pipe se détériore d'année en année dans l’hexagone – ce qui n'est pas le cas ou à moindre échelle dans certains pays de EU proches de nos frontières. Ce que révèle Nicolas pour les Pays-Bas est valable pour l'Allemagne, l'Italie et le Portugal ainsi que pour le Luxembourg. Personnellement, j’achète mon tabac en Allemagne, mes pipes en Italie ou en Allemagne également, ne voulant plus me rendre dans une civette en France. Non, ce n'est pas contre commercial, mais simplement que je ne trouve pas mes tabacs en France (oui, je ne fume que des tabacs types danois/hollandais) et ce choix m'est donné dans les magasins des pays cités plus haut. Et il est vrai que je suis accueilli comme « un client » et que l'on me laisse le temps de prendre mon temps, aussi bien pour le tabac que pour les pipes. J'ai donc, depuis vingt ans tiré un trait sur mon approvisionnement dans une civette française. D'autre part, il me semble que nous sommes les seuls à avoir ces règlements draconiens d'interdictions !
Ce qui est certain, c'est que la cigarette est loin d'être morte, car il y a encore du client à satisfaire, mais que la distribution de tabacs pour la pipe est complètement freinée par le manque de revendeurs spécialisés sur le territoire ainsi que par les prix en continuelle hausse pour les cigarettes et le tabac à pipe ainsi que par le petit cercle des fumeurs de pipe. Car le fumeur de pipe n'ai pas dépendant comme le fait, si justement, remarqué Salabreuil dans son papier. Nous n'avons donc pas une consommation, en volume et en monnaie, à la hauteur d'un fumeur moyen de cigarettes. Il faut donc comprendre que les buralistes ont des charges à payer et qu'il ne faut pas sortir de l'ENA pour saisir que les civettes doivent répondre en premier aux clients les plus consommateurs.
Personnellement, je fume entre deux et trois pipes par jour et peux ne pas fumer pendant un week-end ou lors de petites vacances – cette attitude est typique des fumeurs de pipe, mais pas aux fumeurs de cigarettes.
Rendez-vous dans les enseignes Allemandes (Aldi, Rewe, Lidle, etc.) et regardez les linéaires de cigarettes ou de tabac en cartouches, sachet, pots ou même en seaux – les frontaliers ne viennent pas se procurer du tabac à pipe – il y en à pas ! Et cela pour les mêmes raisons que dans les bureaux de tabac en France... Ce ne serait pas rentable de stocker du tabac réservé à une certaine élite (excusez le qualificatif... merci !) De plus, si vous êtes perspicaces, vous aurez remarqué que le panel offert aux fumeurs de pipe est immense (toutes marques et saveurs confondues) en comparaison des quelques marques de cigarettes – car, bien entendu, ce n'est que trois ou quatre marques qui se vendent le plus. Dans un bureau de tabac, comme dans tous commerces, le stock c'est de l'argent qui dort...
Notre seul salut c'est de rapporter un petit stock des autres pays pour ceux qui peuvent encore le faire. Bien stocké, le tabac à pipe se conserve quand même longtemps, non ?

Benoît a dit…

Je ne suis pas du tout certain que la pipe soit forcément moins addictive que la cigarette. Salabreuil se base sur son propre exemple et son exemple pourrait être multiplié, sans aucun doute... mais l'inverse aussi. Ainsi, il existe des pétuneurs (comme moi) qui auraient bien du mal à s'en passer une journée, et qui n'en fume pas " que " deux ou trois par jour. En revanche, j'ai connu des fumeurs de cigarettes qui en consommaient un paquet le temps d'une soirée (jusqu'à l'aube, quand même) et qui n'y touchaient plus du tout pendant des semaines, voire des mois; ou bien encore de ces clopeurs " capables " de se limiter à une ou deux cigarettes quotidiennes. Là où réside une grande différence, est que le fumeur de pipe, et dans une écrasante majorité, n'inhale pas la fumée. Quant à cette fumée, parlons-en : 10, 20... 29,7% d'additifs dans bien des tabacs à pipe. Pas certain que le goût soit toujours la principale préoccupation de nombreux blenders... Un cas notable cependant, et qui amorce peut-être une tendance à venir (et qu'on peut observer, pour le coup, chez de nombreux cigarettiers): le Scaferlati rouge passé de 10,5 à 6% d'additifs. Et pour revenir au sujet de départ, je ne suis pas sûr que de trop faire le distinguo entre cigarette et pipe nous donne gagnant au final : si un jour (?) la consommation du tabac venait à être interdite, ça commencerait par la cigarette, certes, mais toucherait en même temps la pipe; je ne suis pas certain, là non plus, que les législateurs et les lobbies fassent preuve de beaucoup de nuances et encore moins d'état d'âme ! Bref: une fois mangé le gros poisson (clopeur), ce sera nous (pétuneurs).... D'ailleurs, tout cela a déjà été exprimé par Nicolas de manière un peu plus concise que moi ! Une note optimiste, pour conclure ? L'histoire, petite ou grande, n'est pas linéaire, elle ne part pas du point A pour systématiquement aboutir au point Z, alors, qui sait si à force de trop tirer sur la corde hygiéniste elle ne va pas finir par se casser ?

Anonyme a dit…

Points de vue intéressants,mais il me semble que vous oubliez un détail important. Les fumeurs de pipes que vous êtes représentent une infime minorité des "pipeurs" déjà minoritaires face aux fumeurs de clopes.
Quantité négligeable en fait.
Ceux qui fument des tabacs recherchés, qui entretiennent leurs pipes, qui possèdent un cheptel, qui n'hésitent pas à payer une nouvelle bouffarde plusieurs centaines d'euros ne sont qu'un faible pourcentage des fumeurs de pipes....dont nous sommes solidaires (ou dont nous devrions être..)
L'idée de faire une distinction entre les "aristos" de la bouffarde et les autres (pipeurs ou clopeurs) est intéressante mais assez utopique.
Sandblast.

Benoît a dit…

Oui Sandblast, sauf qu'il n'est pas forcément nécessaire de payer une pipe plusieurs centaines d'euros pour y mettre de bons tabacs (déjà, là, on revient dans la subjectivité) et bien l'entretenir : un des derniers (le dernier véritable, en fait ?) pipier à Paris fabrique de belles pipes pour moins de 100 euros (89, pour être précis), sans mastic, je précise, et dans de beaux bois; j'en suis client.
Et pour revenir à nos moutons, quoi que l'on pense de la clope, se dissocier de ces fumeurs-là ne nous apportera rien de plus et rien de bien : quand un groupe est attaqué, il est nommé (la cigarette), mais derrière ce groupe-là, un deuxième (ou un troisième) est visé l(a pipe et le cigare).
Pour tenter un parallèle, et toute proportions gardées (mais le principe est finalement le même), quand un régime (pas sympathique) vise un groupe humain, il le nomme, mais derrière ce groupe nommé, il y en a toujours un deuxième (voire un troisième) visé. L'erreur de ce deuxième groupe serait de se croire protégé parce que seul le premier est nommé et de s'en désolidariser : quand le sort du premier groupe sera réglé, ce sera son tour.
Moralité : il faut protéger la liberté de tous les fumeurs, sans distinction et sans tenir compte de ses propres préférences ni de ses propres pratiques, ni de ses propres ressentis vis-à-vis de tel ou tel usage du tabac; à moins de vouloir faire le jeu d'une certaine politique.
Me semble-t-il.

Anonyme a dit…

Je n'ai pas lu les commentaires en entier, désolé, mais juste l'article.

Etrange de vouloir marchander avec la liberté, de parler de stratégie en mettant face à face 2 clans (pas le tabac clan, les clans ;-))

Si la position est de vouloir faire réfléchir, c'est presque réussi. Si c'est pour parler de liberté et de défense des droits, hé bien moi je passe mon chemin.

On mélange tout dans cet article, les fumeur de pipes, de clopes, les stratégies des fabricants, l'artisanat, les pouvoirs publics, la santé...

Bref, on fait quoi si on fume pipe et clope, au fait ?

Anonyme a dit…

http://www.fumeursdepipe.net/chronique20.htm

Anonyme a dit…

Avez-vous quand même remarqué que de plus en plus de cigarettes sont presque 100% tabac

Unknown a dit…

Meme Georges Brassens et Nino Ferrer qui sont connu pour avoir etait de grand fumeur de pipe fumais aussi la cigarette