TRIBUNE LIBRE, par Lucien J. Georges
Pipier depuis 35 ans, je me suis fait allumer par un simple fumeur qui se croit titulaire d’une chaire pipière à la Sorbonne. Piètre professeur puisque suffisant et méprisant, ce triste sire déblatère sans cesse sur un forum où j’ai demandé et obtenu ma radiation.
Depuis, je me sens pousser des ailes. J’étais pigeon de chasse royale, où les lâchers de volatiles sont salués par des salves de mousquets. Difficile, voire impossible, de passer entre les plombs de ducs et archiducs qui posent pour la photo devant leur tableau de chasse. Ayant zigzagué astucieusement, je suis donc un rescapé par miracle, ce qui me permet de raconter l’histoire de mes malheureux congénères, car il s’agit bien de la pipe française dont je voudrais parler.
Chacun sait parfaitement que nos collègues étrangers ont du talent. Chacun sait qu’il existe chez eux de véritables artistes de la pipe. Et finalement, Chipartou n’a rien à démontrer, sauf à ses ouailles, pour entretenir, au travers de son éloquence, une splendide auréole de fumée…de pipe Straight Grain, s’il vous plaît !